30 mai 2018

Il y a 100 ans : La Betsiboka a débordé


À la suite des dernières pluies, la Betsiboka a débordé, causant quelques morts. C’est ainsi qu’aux environs de Maevatanana, une femme traversant un ruisseau s’est noyée. Des indigènes qui voulaient visiter leurs champs d’où les eaux semblaient se retirer ont été enlevés par des caïmans. Un seul put s’échapper et porter la fâcheuse nouvelle au village.

« La forêt tragique »

La forêt tragique par Albert Garenne, capitaine d’infanterie coloniale, 1 vol. in-16. Prix : 4 francs. Librairie Plon-Nourrit et Cie, 8, rue Garancière, Paris, VIe.
Le capitaine Garenne nous avait donné déjà Ialina, idylle exquise ayant la Grande Île pour décor et contée à la manière de Pierre Loti, ce maître évocateur. Dans son nouveau livre, si vécu qu’on le croirait un récit réel, l’auteur nous raconte les dramatiques péripéties de la carrière d’un officier colonial à la tête de ses tirailleurs indigènes et ses randonnées à la poursuite des légendaires bandits fahavalos.
Comme dans les livres de Cooper et de Gustave Aymard, on vit une guerre d’embuscades, de surprises tragiques, une ruée irrésistible à l’assaut des repaires inexpugnables.
Le chef de la rébellion a pu s’enfuir, mais nos soldats n’ont perdu qu’un mort et ont pu imposer le respect de nos armes.
Ce livre, dans lequel l’auteur démontre la supériorité du commandement européen et le dévouement sans bornes des loyaux betsiléos et dans lequel il a semé des actions chevaleresques, nous rend plus familières les beautés et les ressources de notre belle colonie de l’océan Indien.

Les colons de la Grande Île emploient le système D

Ne comptant plus que sur eux-mêmes, nos compatriotes de la Grande Île ont résolu d’employer désormais le système D, et la première expérience qu’ils en ont faite ne semble pas leur avoir trop mal réussi.
C’est ainsi que le Général Foch, vapeur de la Cie de Transport et de Remorquage de Madagascar, a effectué avec succès son premier voyage aux Comores avec vingt passagers et son plein chargement.
Nul doute que cette initiative ne soit renouvelée à bref délai.
Le Courrier colonial


Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 71 titres parus à ce jour.

28 mai 2018

Il y a 100 ans : C’est assez logique


À la nouvelle qu’un projet de loi avait été déposé à la Chambre par deux députés dont un colonial pour la réquisition des zébus de la Grande Île, une certaine émotion s’était manifestée chez nos éleveurs de l’océan Indien. La réquisition des cuirs a laissé de tels souvenirs qu’une levée de boucliers s’organisait déjà contre l’exportation du bétail.
À vrai dire, nous ne comprenons pas cette appréhension ; au surplus, nous partageons l’avis d’un vieux Malgache, à Paris en ce moment, à qui nous demandions de nous faire connaître son opinion. Il nous a répondu :
« Que les colons ne s’en fassent pas ; pour transporter des bœufs, il faut des bateaux et on vient de nous réduire encore le nombre des derniers qui nous desservaient… Les zébus resteront longtemps encore dans la brousse… »

La mort de M. Dupuy

Le courrier de l’océan Indien nous apporte la nouvelle de la mort de M. Dupuy, directeur du Tamatave.
Nous avons été d’autant plus douloureusement surpris que notre confrère nous avait envoyé, par le courrier précédent, de très intéressants documents sur la fabrication des pâtes à papier coloniales.

Exposition

Le service de l’Enseignement de la Grande Île a organisé, dans les locaux de l’École Le Myre de Villers, à Mahamasina, une exposition d’enseignement professionnel (industrie et agriculture).
M. Merlin a inauguré cette exposition.

Journées Galliéni : un blessé

Le lundi 17 décembre dernier, au cours des Journées Galliéni, qui ont eu lieu un peu partout dans la Grande Île, un tam-tam-bœuf était organisé à Mahabibo. Un Comorien, nommé Hassim, fut grièvement blessé en luttant contre un taureau et dut être conduit à l’hôpital en assez fâcheux état.

C’est trop simple !…

Les jardins de Tananarive avaient des bancs métalliques qui ne sont plus aujourd’hui que des débris pour avoir trop longtemps servi.
Bien que leur vue ne soit pas très esthétique, l’administration les conserve jalousement parce qu’elle ne peut les remplacer par d’autres bancs de même fabrication ; elle n’a pas encore songé à faire comme les particuliers qui, ne pouvant recevoir des montures métalliques, se sont fait faire des bancs en bois.
Le Courrier colonial


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27 mai 2018

Il y a 100 ans : Une réunion importante du commerce Majungais (2)


(Suite et fin.)
Parmi les autres sujets discutés, citons encore le riz. On a demandé, dans cette réunion, que le cours du paddy soit fixé pour un an à 125 francs la tonne et à 340 franco bord Majunga afin d’éviter que les achats de l’administration ne provoquent une hausse toujours injustifiée.
Cette activité du commerce majungais ne peut avoir que d’excellents résultats. Comme l’écrivait notre collaborateur Rondet Saint, il n’y a qu’à savoir vouloir. Espérons que cette intéressante réunion sera suivie de beaucoup d’autres et que cet exemple sera imité ailleurs.

La réquisition des travailleurs à Madagascar

Le gouverneur général de Madagascar vient de prendre une mesure que nous ne saurions trop applaudir parce qu’elle répond depuis longtemps à une nécessité. Elle s’applique aux travailleurs civils qu’on répartira entre les chantiers sous la direction des colons européens.
On estime que deux cents journées de deux cent mille hommes permettront de cultiver et de récolter assez de riz pour charger deux cent cinquante navires.

De la coupe aux lèvres

Nous avons annoncé que Madagascar avait affrété un bateau japonais pour charger 40 000 balles de riz et nous avons même mentionné l’enthousiasme que les colons de la Grande Île manifestaient à l’idée qu’ils allaient être ravitaillés par leur « premier affrété ». Une correspondance de Bourbon nous apprend que ce navire japonais a dû arrêter son chargement pour entrer en cale sèche et réparer ses avaries.
Espérons que ce retard, s’il est exact, sera de courte durée.

Le tourisme aux colonies

Le Journal officiel de Madagascar a publié un arrêté aux termes duquel les conducteurs d’automobiles de l’Administration, transportant des bagages, marchandises ou colis postaux, sont autorisés à donner la remorque aux voitures particulières en détresse chaque fois que leur chargement le leur permettra, moyennant une taxe de 1 franc au kilomètre.
Cette mesure a été prise sur la demande de l’Automobile-Club de Madagascar afin de développer le tourisme sur les routes de la Grande Île, car beaucoup d’automobilistes hésitaient à se mettre en route, par crainte de la fâcheuse panne. Il en sera tout autrement désormais puisqu’ils savent pouvoir être secourus.
Le Courrier colonial


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26 mai 2018

Il y a 100 ans : Une réunion importante du commerce Majungais (1)


Dans les derniers jours de l’année qui vient de finir, le commerce majungais a tenu une très importante réunion à laquelle assistaient des directeurs, agents ou représentants des maisons des régions de l’Ouest. De très intéressantes questions y ont été développées et des résolutions excellentes adoptées.
On y a d’abord exposé la question monétaire, afin de remédier le plus possible à la crise qui ne fait qu’empirer. Les commerçants de régions de l’Ouest ont suggéré que tout l’or extrait du sol de la Grande Île soit réquisitionné et expédié sur la France qui le rembourserait en argent et en billon. Les commerçants de la colonie ne peuvent admettre que cet or soit employé encore à la fabrication de bijoux massifs qui sont aussitôt exportés sur l’étranger parce qu’invendables dans la colonie.
À cet égard, voici la production aurifère de la Grande Île depuis cinq ans : 1 804 kg. 48458 en 1913 ; 1 624 kg. 48387 en 1914 ; 2 092 kg. 99150 en 1915 ; et 1 515 kg. 36722 cent. en 1916, soit une moyenne de 1 500 kg. par an d’une valeur d’environ 4 millions qui pourraient être échangés avec la France pour la même somme en monnaies divisionnaires.
Il n’est pas besoin d’être un grand économiste pour reconnaître qu’une telle mesure améliorerait immédiatement le commerce de la colonie, que l’État y gagnerait et qu’enfin la Défense nationale récupérerait ainsi un notable contingent de l’or qui prend la route de l’étranger.
L’assemblée a examiné aussi la question des billets de banque qui rencontrent d’énormes difficultés pour s’écouler en dépit des lois et décrets promulgués dans la colonie.
Au lieu de faciliter le commerce, ces billets sont devenus l’objet de spéculations. C’est ainsi que des indigènes vendent leurs pois du Cap 400 francs la tonne si on les paie en numéraire, et ne les cèdent qu’à 600 francs si on les paye en billets de banque, soit un agio effectif de 50 %.
L’assemblée des commerçants de Majunga a déclaré cette situation intolérable et engagé énergiquement le gouvernement général à agir vite et à faire respecter la loi.
(À suivre.)
Le Courrier colonial


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25 mai 2018

Il y a 100 ans : Plus que jamais !


La crise des gouverneurs ne nous autorise d’aucune façon à jeter le manche après la cognée, à nous laisser aller au découragement.
Au contraire, il nous faut nous arranger d’un mal que nous ne pouvons empêcher et tâcher de le faire tourner à notre profit.
Nous avons tant attendu que nous pouvons sans péril attendre encore un peu. Seulement, il faut mettre à profit la pause qui nous est imposée par les circonstances.
Cette période peut être utilisée non pas pour mettre au point nos désirs, car nous savons ce que nous voulons, mais pour en préparer l’expression lors de l’arrivée du nouveau gouverneur.
En somme, que recherchons-nous ?
Que la Colonisation acquière un peu plus de personnalité, ne soit plus le joint des bureaux du Ministère.
Plus spécialement, et sans pousser à aucun particularisme dont le jeu ne pourrait qu’être néfaste, il faut que l’on tienne compte des intérêts régionaux et que nous ne soyons plus, de ce chef, le jouet des bureaux de Tananarive.
Ensuite, il y a la question maritime. Tamatave doit être un port, oui ou non ?
Telle est la question nettement à poser à celui qui vient vers nous.
Il ne s’agit plus de « projet » – il y en a trop – mais d’un « plan » pratique, arrêté une fois pour toutes, à présenter au nouveau gouverneur. Il ne pourra faire autrement que de répondre : Je donne, ou bien : Je ne donne pas ! Nous saurons à quoi nous en tenir.
Tout vaudra mieux que l’état d’indécision où nous sommes depuis 20 ans.
On voit donc que nous avons de quoi occuper notre loisir imprévu. À l’œuvre !
Le Tamatave

Mort d’un inspecteur des Colonies

M. Charles Hoarau-Desruisseaux, inspecteur général des Colonies, officier de la Légion d’honneur, qui avait repris du service au début de la guerre, vient de mourir.
Originaire de la Réunion, il fut un de nos plus remarquables inspecteurs des Colonies.
Il fut mis à la retraite avant la limite d’âge parce que, dans un rapport sur l’administration de Madagascar, il avait émis un jugement défavorable pour les talents administratifs de M. Augagneur !
Le Courrier colonial


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24 mai 2018

Il y a 100 ans : Pour le riz


Dernièrement, la Tribune a publié une série de « Notes » écrites au jour le jour par un colon qui paraît bien connaître la grande île.
Nous en avons retenu cette leçon générale : « Ce n’est pas le riz qui manque à Madagascar, ce sont les routes ».
Rien n’est plus vrai.
Un de nos amis, colon qui a fourni une longue et active carrière à la Côte Est, nous disait récemment : La région Nord-Centre de Mandritsara est un généreux « grenier » de produits de toutes sortes pour l’Est ; il s’agirait, moyennant quelques travaux de communication, que tout cela pût se déverser pratiquement vers les ports de la baie d’Antongil !
Plus près de Tamatave, toujours au Centre, il y a l’incomparable région des lacs Alaotra.
Tout le monde se rappelle le fiasco lamentable de la fameuse route Tamatave-Ambatondrazaka, par monts et par vaux. Projet étudié à la diable, dont l’exécution fut ordonnée hâtivement. Logiquement, la route devait descendre la vallée de l’Onibe, aboutir à Foulpointe, qui est en communication, facile à rendre pratique, avec Tamatave et les pangalanes Nord.
Cela, c’est le passé. Dans le présent, il y a un fait nouveau : le tramway Moramanga-Ambatondrazaka, qui s’embranche sur notre grande ligne Tananarive-Tamatave.
Il faut demander au gouvernement l’effort de l’achèvement de ce tramway en 1918 ; et, dès maintenant, mettre sur le tapis la question de son prolongement progressif vers Mandritsara, en ligne centrale de Madagascar.
C’est nécessaire, cela s’impose.

« L’Action »

Un nouveau journal vient de naître : L’Action, édité à Tananarive.
Nous souhaitons la bienvenue à notre nouveau confrère.

T. S. F.

Les travaux pour l’installation du poste central de T. S. F. commenceront bientôt aux environs de la capitale ; de la sorte, en cas de rupture des câbles, nous ne demeurerons pas sans nouvelles.
Nous ne savons combien de temps dureront les travaux.
La dépense dépassera certainement un million.

La classe 19

Les jeunes gens de la classe 19 seront appelés à passer le conseil de révision le 13 courant. Étant donné le nombre d’engagés volontaires de cette classe, il y aura peu de candidats.
Le Tamatave


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23 mai 2018

Il y a 100 ans : M. Merlin


Le comité consultatif de la colonie s’est rendu vendredi dernier auprès de M. Merlin. – Le comité félicita le Gouverneur de la décision prise en conseil des ministres en lui exprimant ses regrets d’un départ inopiné, inattendu, contraire, à n’en pas douter, aux intérêts de la colonie.
M. Merlin, nous écrit-on, répondit qu’il aurait accepté avec plaisir de se rendre en Afrique occidentale au mois de mai dernier. Il connaissait ce gouvernement mais, à l’heure actuelle, il éprouve des regrets de quitter ce pays dont il sait les ressources et où il était certain d’accomplir une œuvre durable.
Avant tout, il voulait amener les colons à prendre une part plus directe à l’administration de la colonie, d’où la modification complète dans les dispositions qui créèrent le comité consultatif ; le projet d’établissement d’un conseil de gouvernement était en voie d’achèvement, de même qu’un autre projet relatif aux chambres consultatives et aux comices agricoles. Ces différents projets dressés en vue d’amener, dans les différentes assemblées, la représentation de tous les intérêts. Il voulait également pratiquer une politique indigène sur des bases solides. Actuellement, il n’y a rien en ce sens.
L’entrevue fut très cordiale.
Nous exprimons à M. Merlin et à sa famille tous nos regrets de le voir quitter la colonie où il est depuis six mois à peine. Nous le félicitons de sa nomination à un poste envié, qui indique suffisamment en quelle estime le tient le gouvernement de la République.

Va-et-vient

On signale qu’un certain nombre de mutations ont été faites dans le personnel des administrateurs et adjoints.
Il paraîtrait que ça ne va pas tout seul.
Pourquoi ne pas suivre une règle bien droite et ne s’en écarter qu’en circonstances tout à fait exceptionnelles ?
Que de récriminations évitées !

À la belle étoile

Il paraît que les hôtels Métropole et des Gourmets à Tananarive sont vendus.
Le matériel serait vendu et les immeubles abriteraient des magasins.
La fermeture ? 1er avril, et ce n’est pas un poisson : l’acte de vente fut signé le 29 janvier.
Alors ?
Le Tamatave


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21 mai 2018

Il y a 100 ans : Le cinéma gouvernemental


M. Merlin a lieu d’être flatté de la haute distinction que lui confère le Gouvernement : il est, ni plus ni moins, le premier Vice-Roi de la République française pour l’Afrique.
Mais il n’a pu s’empêcher de dire qu’il regrettait cette grande île où, après l’énorme travail de préparation qu’il avait accumulé, il se sentait à point pour l’application des qualités d’expérience et de maîtrise coloniales que des appréciateurs considérables lui ont reconnues.
M. Garbit reviendra sans doute plus tard ; on se plaît à croire qu’il a, aujourd’hui, tout ce qu’il faut pour faire donner leur plein effet à ses qualités incontestables : la science – difficile – de connaître ses véritables amis, ceux que n’étouffent ni la haine ni l’ambition.
M. Schrameck tient une place remarquée au premier rang des Préfets de la IIIe République. C’est la première fois que le Gouvernement détache ainsi le préfet d’un département considérable pour l’envoyer en quelque sorte en mission spéciale au loin. Le cabinet Clemenceau doit avoir obéi là à de très importantes considérations. Mais M. Schrameck ne connaît rien de Madagascar ; c’est encore toute une école à faire.
Cette cinématique gouvernementale, où donnent les grands premiers rôles, est l’indice d’une crise collective des plus graves intérêts nationaux et dont nous ignorons la nature ; mais tous ici nous devons y porter une grande attention.
Une fois de plus sont montrés les inconvénients de cette instabilité administrative dont les effets peuvent être traduits pour ces mots qu’il nous faut trop souvent prononcer : Tout est à recommencer !
Espérons que c’est la crise finale qui nous conduira à un régime.

On dit…

On dit que le départ du gouverneur pourrait ne pas être isolé.
On s’accorde aussi à penser dans les milieux bien informés, dont nous ne recueillons que de faibles échos, que M. Hesling pourrait être nommé gouverneur avant le départ de M. Merlin et être pourvu d’un poste.
Mais tout cela n’est que des on dit… Attendons.
Le Tamatave


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19 mai 2018

Il y a 100 ans : Une nouvelle ressource pour la Grande Île


M. Garbit, promu tout récemment gouverneur général de Madagascar, avait, quand il était encore dans cette colonie, chargé le Jardin colonial de procéder à une enquête sur la possibilité et l’intérêt de l’importation en France des graines du pignon d’Inde de la Grande Île.
Cette enquête a permis de constater que le rendement utilisable de l’huile de pignon d’Inde de Madagascar était de 27 à 28 % du poids total.
L’huile obtenue, et plus connue sous le nom d’huile de Pulghère, est surtout utilisée dans la saponification, mais cela ne veut nullement dire qu’elle ne peut se prêter à d’autres emplois.
C’est ainsi que, par sa faible acidité, l’huile de pignon d’Inde pourrait contribuer au graissage, être utilisée comme l’huile lampante et même employée en stéarinerie.
Ajoutons qu’avant la guerre, le cours de la graine de pignon d’Inde oscillait entre 17 à 25 francs les 100 kilos et que son prix n’a pu qu’augmenter. En outre, l’énorme consommation de corps gras provoquée par la guerre assure à ce produit un débouché très intéressant pour notre grande colonie de l’océan Indien, en même temps qu’une précieuse ressource pour la métropole.
Le Courrier colonial

Les colis postaux

On nous écrit :
Les colis postaux arrivés par le Louqsor ne sont pas encore distribués. Seuls quelques privilégiés ont pu retirer les leurs.
Faut-il être étranger ou neutre pour recevoir satisfaction ?
Si le personnel ne suffit pas à la besogne, qu’on en mette d’autres ; mais qu’on ne fasse pas attendre quinze jours des colis qui contiennent des articles fragiles ou périssables.

La vente du riz

Des personnes nécessiteuses voudraient que l’Administration donne aux commerçants au détail du riz à vendre.
Pour elles, l’avantage serait d’abord de pouvoir se le procurer à toute heure du jour et ensuite la facilité de l’acheter par fractions de kilo ; car, ajoutent-elles, on a bien souvent 0 fr. 25 ou 0,50, mais on n’a pas toujours 1 franc pour 2 kilos de riz.
L’Administration n’a pas pris en compte les demandes qui lui ont été faites à ce sujet, parce que, n’ayant aucun moyen de contrôler la vente du riz, des abus auraient pu se produire.
C’est ce qu’elle a voulu éviter.
Le Tamatave


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18 mai 2018

Il y a 100 ans : La hausse de la viande de bœuf


Les Malgaches propriétaires d’un cheptel ayant appris que les bovidés de Madagascar pourraient bien être réquisitionnés pour l’exportation à des prix très rémunérateurs, disent-ils, en profitent pour ne vendre leurs produits que très cher.
Les bœufs que les bouchers de la ville pouvaient se procurer à 140 et 150 fr. par tête le mois dernier valent actuellement 160 francs et au-dessus, encore, lorsque les propriétaires veulent s’en défaire.
Attendons-nous donc à voir sur le marché la viande augmenter de prix, à moins que l’Administration ne consente à vendre la viande de bœuf comme le riz sans aucun bénéfice. Car certains bouchers, devant la hausse constante des bœufs et les difficultés qu’il y a pour se les procurer, renonceraient, paraît-il, à ce genre de commerce.

Nos Gouverneurs

Le Gouverneur Merlin, amené récemment par un croiseur venu spécialement à cet effet de Dakar retourne d’où il vient…
M. Garbit est nommé Gouverneur de Madagascar, mais reste cependant à l’armée.
M. Schrameck, ex-préfet des Bouches-du-Rhône, vient faire l’intérim.
Tout cela dénote chez nos gouvernants une incohérence peu ordinaire. Il eût certes été beaucoup plus logique et surtout plus économique, si on devait en arriver là, de laisser M. Merlin en A. O. F. et M. Garbit à Madagascar.
Mais l’économie, la logique et le bon sens sont des qualités qu’il ne faut pas chercher chez les pilotes d’occasion chargés de conduire notre barque.

On dit que…

À Majunga, la réquisition ne frappa qu’une partie des riz et douze cents tonnes trouvèrent grâce devant le chef de la Province ignorant encore ce que veut dire le mot réquisition.
Ce riz, il est vrai, était cédé au Mozambique en échange de charbon par un particulier, mais le fonctionnaire ayant reçu ordre de réquisitionner n’avait pas à se préoccuper d’une opération commerciale à côté.
Et c’est ainsi que, très souvent, trop souvent, le Chef de la Colonie supporte les critiques légitimement formulées contre certains actes commis par des collaborateurs maladroits ou… fatigués, dont le ciel nous préserva jusqu’ici.
Le Tamatave


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17 mai 2018

Il y a 100 ans : Pour charger vite


La formule se dessine, se pose : les affrétés japonais sont la première étape vers le système de l’avenir : des long-courriers qui prennent, dans les grands ports de Madagascar, les cargaisons concentrées par les côtiers.
Nous avons ailleurs traité la question des côtiers ; nous y reviendrons d’ailleurs.
En ce qui concerne les long-courriers, il importe avant tout qu’ils ne perdent pas de temps.
Finalement, ils ne toucheront que deux points principaux : Tamatave à l’Est et Majunga à l’Ouest ; peut-être aussi Diégo-Suarez qui peut un jour prendre une importance stratégique.
Occupons-nous de Tamatave.
Comment faire gagner du temps aux grands navires ? Par la rapidité des opérations de cargaisons.
Le rêve serait le port en eau profonde, les opérations bord à quai.
Il est improbable que nous en voyions de sitôt la réalisation ; la discussion n’est pas près de prendre fin entre le projet Y et le projet Z.
La vraie raison est qu’il en coûtera beaucoup de millions et qu’on ne sait où les prendre.
Mais il y a un moyen terme que nous pouvons réaliser tout de suite, avec les seules ressources et l’aide des finances de la Colonie.
C’est le système – pratiqué dans tous les ports américains – du quai flottant en bois.
Ce n’est pas le navire qui vient au quai, c’est celui-ci qui va au navire.
Nous concevons pour la rade de Tamatave deux, quatre ou six grands chalands en bon bois de l’Est, étanches du fond et du pontage, allégeant aux environs de 300 tonnes.
En rade, ces chalands-docks reçoivent les cargaisons des côtiers, puis ils bordent, à leur arrivée, les long-courriers qui y déposent par un treuil leurs colis d’importation pendant qu’un autre treuil monte les marchandises d’exportation.
Il sera facile, en retrait de quelque points, d’aménager une plage d’échouage où les quais flottants seront tirés quand la rade devient méchante. Quant aux côtiers, étant mixtes leur moteur leur permettra de prendre le large en quelques minutes.
Ce n’est là qu’une idée. Elle vaut pourtant d’être examinée.
Le Tamatave


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16 mai 2018

Il y a 100 ans : Notre ville


Depuis quelques mois, une commission municipale s’occupe de faire disparaître les excroissances laides ou malsaines qui avaient poussé comme une végétation morbide sur Tamatave.
Nous souhaitons qu’elle réussisse et surtout qu’elle persiste sous l’impulsion active du chef de la province qu’assiste un sage conseil.
Mais le point de départ de cette conception n’est-il point erroné ? Abattre quelques masures, repousser l’invasion de Tanambao, racler les cours sales, quoi encore ?
Tout cela n’est que d’un jour. La saleté reviendra, l’indigène insouciant est tenace à la façon des parasites et des mollusques, la masure est la sanction des villes construites sans plan général, au jour le jour, dans la hâte fiévreuse de l’improvisation.
Nous avons une seule rue et des ruelles vite passées à l’état de simples venelles. La municipalité épuise chaque année ses ressources à relever les caillasses mal accrochées à ce sable mouvant ; il serait une meilleure affaire d’employer une fois pour toutes des crédits suffisants à la constitution de solides chaussées profondément empierrées, donnant ainsi un fond inébranlable, retenant mieux la macadamisation de surface.
Il en est de même des bâtisses.
Nous sommes embaraqués, nous ne sommes pas logés.
En dehors du danger si souvent renouvelé des cyclones, tout cela ne tient pas, tout cela est vieillot, vétuste ; nous y traînons une existence recroquevillée, grillés ou humidifiés alternativement, en contact avec la tellurie malsaine et il nous faut ajouter à notre nourriture quotidienne toute une variété de produits médicamenteux !
Or, la terre ferme n’est pas loin ; un service public de decauvilles nous apporterait à bon compte de bonnes pierres de fondation ; le gouvernement général, par une réduction spéciale des tarifs des transports, devrait faire arriver en abondance à la côte briques et tuiles de l’Émyrne ; nos forêts de l’Est  sont remplies d’excellents bois pour des pièces de charpente de tout repos et même des bardeaux qui sont tout indiqués pour les toitures dans cette région très pluvieuse.
Tout cela est faisable. Le fera-t-on ? Oui, si nous organisons une action municipale permanente, exclusive de toutes préoccupations de personnes et de circonstances particulières.
Tanio.
Le Tamatave


Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 71 titres parus à ce jour.

13 mai 2018

Il y a 100 ans : L’aide de l’État


Notre confrère de Tananarive, la Tribune, commente avec quelque développement un arrêté du Ministère de l’Agriculture du 8 octobre 1917, allouant des avances, pouvant aller jusqu’à 50 % du prix, pour l’achat d’appareils perfectionnés de culture en France.
Pour nous, nous pouvons nous borner à examiner brièvement les possibilités d’adaptation de cet arrêté métropolitain aux besoins de notre région.
Il y a beaucoup de planteurs dans l’Est, et qui ont assez bien réussi, mais au prix de quels efforts, tous ayant été plus ou moins livrés à leurs propres moyens.
Le système « Débrouille » n’est décidément pas la bonne méthode de Colonisation. Jusqu’ici nous n’avons guère connu l’Administration que quand elle réclame les impôts… quelquefois par les tracasseries de certains de ses agents.
Dans une région donnée, là où l’initiative privée n’a pu le faire, des installations, dont le coût serait avancé par l’Administration, pour la préparation de la vanille, le décorticage du café, du riz, etc., rendraient bien des services aux colons du groupement, les inciteraient à étendre leurs plantations, en encourageraient de nouveaux à s’installer.
Car, souvent, le Colon se restreint ou même s’abstient tout à fait, par la crainte de ne pas pouvoir tirer un bon parti de ses produits bruts, de ne pouvoir les mettre dans le commerce avec une présentation convenable.
C’est donc, là aussi, une question fort séduisante à étudier. Nous convions les Tamataviens et tous les « Côtiers » à voir cet arrêté du Ministre de l’Agriculture (on en trouvera le texte dans le Journal officiel de la République du 10 octobre), à en rechercher les modes d’application à notre région ; ensuite, on se réunira pour soumettre un projet à l’Administration supérieure.
Nous rappelons qu’il s’agit d’avances à des groupements en vue d’achats d’appareils perfectionnés et non de subventions directes à des personnalités momentanément gênées.
Nous aussi, nous croyons l’État-Banquier pas plus efficace que l’État-Patron.
Le Tamatave


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12 mai 2018

Il y a 100 ans : Réquisition de riz


Le gouverneur général nomma, à Tananarive, une commission pour la répartition du riz réquisitionné à Majunga et à Nossi-Bé.
Il fixa également la composition d’une commission devant examiner la question en diverses provinces.
Trop tard : la récolte commence à s’abattre et les achats se font. Il va falloir bientôt que l’on presse des mesures extrêmement sévères pour obtenir sans tricherie la déclaration des stocks. Autrement gare, les prix vont monter et l’on verra ce phénomène fâcheux : les cours du riz très hauts au début d’une récolte réputée très belle. La taxe ? Évidemment, la taxe, mais quelle sera la conséquence immédiate de cette mesure extrême ? Celle-ci : les indigènes, à moins d’y être énergiquement contraints, ne cultiveront que ce dont ils auront besoin pour eux-mêmes.
Trop lentement se mettent en mouvement les organes administratifs.
Nous sommes convaincus d’une chose : c’est que cette lenteur provenant d’indécisions n’aboutisse à un résultat diamétralement opposé à celui que cherche M. Merlin.
Qu’il n’hésite donc pas à faire pour ces opérations et plus largement encore appel aux colons.
Il trouvera près d’eux, partout où besoin sera, un sérieux appui et, disons-le, il allégera la besogne de certains de ses fonctionnaires d’autant plus utilement que l’Administration n’était nullement préparée à assurer ce service de la réquisition.

La répartition du riz à Tamatave

Depuis jeudi, l’Administration procède à la répartition du riz arrivé par le Louqsor.
La foule était si considérable et tellement pressée qu’il a fallu l’intervention de la police pour y maintenir l’ordre.
Il a été délivré le premier jour plus de 300 bons de riz.
Quant à la qualité, on nous assure que l’administration n’a reçu qu’une seule qualité de riz et qu’il n’est fait dans la répartition aucune préférence.

On dit…

Qu’il serait question de transformer ce qu’on appelle la poste à Tamatave en dépôt des archives et que l’on construirait, pour la commodité du service, du public et du personnel, un bureau modèle sur l’emplacement des agences boches. Le projet figure à la prochaine exposition coloniale de Marseille.
Le Tamatave


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