27 janvier 2018

Il y a 100 ans : L’avenir industriel de la Grande Île (1)

Dans cette vaste et nouvelle colonie, dont l’étendue dépasse celle de la France, l’industrie est encore, par la force même des choses, embryonnaire ; très vaste est le champ qui reste ouvert à l’activité européenne.
L’extension du réseau ferré, l’ouverture de nouvelles voies navigables en activeront le développement ; l’élévation du fret aura la même influence. Pour éviter le fret pauvre et encombrant, on sera amené, automatiquement, à transformer le plus possible la matière première sur place, à lui faire subir au moins un dégrossissement pour n’expédier qu’un fret payant. À cet égard, voici un aperçu des industries déjà existantes :
Les usines pour la production de conserves de viandes et de viandes frigorifiées sont au nombre de cinq auxquelles s’ajoutent deux établissements pour la salaison des porcs et la production du saindoux. Au fur et à mesure que se développe la culture du riz naissent de nouvelles usines pour décortiquer ce produit ; on en compte actuellement dix dont quatre situées à Tananarive ou aux environs ; il ne tardera pas à s’en créer d’autres car c’est une industrie de grand avenir. Parmi les industries plus particulièrement susceptibles de prendre un certain essor, nous pouvons citer celles qui se rapportent soit à la transformation du manioc en fécule, en farine ou en tapioca, soit à la dessiccation sous forme de cossettes s’il est destiné à l’alimentation du bétail, sous forme de rondelles s’il est destiné à la fabrication de l’alcool.
En outre, six usines produisent de la fécule et du tapioca, trois autres fonctionnent uniquement comme féculeries, quatre font la dessiccation du manioc. Le froment importé à Madagascar il y a quelques années y a assez bien réussi, notamment la variété provenant de Médéah ; deux minoteries construites à Antsirabe le transforment en farine.
Déjà importante, l’industrie de la distillerie compte quatre distilleries de rhum, quatre de plantes à parfums, d’autres pour la production de l’alcool industriel. Les sucreries sont au nombre de quatre dont trois aux Comores. Des salines sont exploitées dans le nord et dans le sud de l’île. Une tannerie existe à Tananarive.
(À suivre.)

Le Courrier colonial

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2 commentaires:

  1. Bien interessant cet extrait, merci pour votre travail... C'était publié dans quel journal ? Je m'interesse à la période 1904-1905, avez vous publié des archives sur ces années là? Merci en tout cas de ce tracail de mémoire et d'érudition...

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  2. Dans "Le Courrier colonial", c'est indiqué en bas de l'article (à suivre, d'ailleurs). J'ai commencé ces compilations en 1912, malheureusement... Merci pour votre intérêt.

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