1 novembre 2017

Il y a 100 ans : Joyeusetés coloniales (2)

(Suite et fin.)
Heureusement, la marmite s’enfouit dans la terre et n’éclate pas. Vous croyez peut-être qu’il a tiré sur le jaune ! Pas du tout ! Il ne s’est pas douté que celui-ci trottinait derrière moi. Il est si petit !
Enfin, tombe-t-il de la pluie ! Ma corpulence ne me permet pas de m’aplatir, comme lui, contre la tranchée du côté opposé à celui où l’eau ruisselle. Je suis toujours trempé et lui, il reste sec !
Voyons, ma capitaine, vous ne me direz pas que c’est juste. Alors il faut bien que je rétablisse un peu l’équilibre en lui bourrant les côtes.
— Tu voudrais que les chances s’égalisent entre ton camarade et toi ?
— Oui, ma capitaine.
— Eh bien, il n’y a qu’un moyen : comme il n’est pas possible de l’allonger, on va te raccourcir. Préfères-tu que ce soit par en haut ou par en bas ?
— Quoi, ma capitaine, réplique le Sakalave effaré ?
— On va te couper la tête ou les jambes à ton choix.
L’indigène considère son chef avec ahurissement : le voyant observer un imperturbable sérieux, il croit qu’il ne lui reste plus qu’à choisir entre ces deux terribles alternatives. Alors, pris d’épouvante, il détale à toutes jambes et va se réfugier, tout tremblant, dans le réduit le plus obscur de la tranchée.
Depuis ce moment, l’Annamite est heureux. Jamais plus le Malgache ne s’approche de lui, de crainte sans doute qu’en les voyant l’un près de l’autre, ses idées d’égalité ne reprennent le capitaine.
Chanteclair.

Les os pour l’engrais

L’engrais manque un peu partout, même aux colonies.
À ce sujet, la Revue vétérinaire et agricole de Madagascar conseille à ses lecteurs d’utiliser les nombreux stocks d’os qui restent sans emploi dans les usines frigorifiques et de conserves de viandes. À défaut de les employer à l’état pulvérisé, ce qui évidemment les rend plus assimilables, on peut les employer concassés, notamment pour les cultures arbustives.

À la mémoire du capitaine Muscatelli

En vue de commémorer le nom du capitaine Muscatelli dont nous avons donné les brillants états de service et la mort glorieuse, la caserne de la garde indigène de Majunga portera désormais le nom du vaillant inspecteur tué à l’ennemi.

Le Courrier colonial

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 67 titres parus à ce jour.

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