… celle du développement
des moyens de communications tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, les premiers
d’une exécution difficile et coûteuse dans un pays aussi accidenté que
Madagascar ; et enfin celle qui tient au cœur de beaucoup d’entre nous,
parce qu’ils y voient un élément de progrès pour le pays, de la participation
des colons à l’administration de la Colonie, participation qui n’existe,
jusqu’à présent, qu’à l’état embryonnaire. À ces questions d’ordre général et,
si je puis m’exprimer ainsi, permanent, s’en ajoutent d’autres d’origine
accidentelle, dont il faut rechercher les causes, soit dans les événements qui
ensanglantent notre Mère Patrie et l’Europe entière, soit dans le cyclone qui a
ravagé une grande partie de la colonie au mois de février dernier ; je
veux parler principalement : de la crise qui sévit actuellement sur notre
côte Est, et même en Imerina et au Betsileo, sur le riz, la base de
l’alimentation indigène ; de la circulation monétaire, dont la difficulté
s’accroît de jour en jour ; de la pénurie de plus en plus complète des
moyens de transport de nos produits en Europe ; et enfin, en ce qui nous
concerne particulièrement, nous autres Tamataviens, de la réparation des
désastres causés par le cyclone de février et des moyens d’en prévenir le
retour. Les trois premières des questions de cet ordre, la disette de riz, la
difficulté de la circulation monétaire et de la pénurie de fret seront sans
doute l’objet de vos vives préoccupations dès votre entrée en fonctions, car si
des solutions rapides n’y étaient pas apportées, on pourrait craindre de
prochains bouleversements dans notre vie économique, et peut-être des
catastrophes.
Certes, ne nous
illusionnons pas : la tâche est rude et il y a là de grosses difficultés à
vaincre ; nous avons cependant pleine confiance que votre longue
expérience vous permettra de les surmonter. Nous le souhaitons vivement, pour
le bien général, et nous vous promettons de vous apporter sans marchander tout
notre concours pour atteindre le but désiré par tous : la prospérité de
plus en plus grande de ce tronçon éloigné de la Patrie qui s’appelle
Madagascar !
(À
suivre.)
Le Tamatave
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.
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