18 septembre 2017

Il y a 100 ans : Le vin d’honneur (3)

… celle du développement des moyens de communications tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, les premiers d’une exécution difficile et coûteuse dans un pays aussi accidenté que Madagascar ; et enfin celle qui tient au cœur de beaucoup d’entre nous, parce qu’ils y voient un élément de progrès pour le pays, de la participation des colons à l’administration de la Colonie, participation qui n’existe, jusqu’à présent, qu’à l’état embryonnaire. À ces questions d’ordre général et, si je puis m’exprimer ainsi, permanent, s’en ajoutent d’autres d’origine accidentelle, dont il faut rechercher les causes, soit dans les événements qui ensanglantent notre Mère Patrie et l’Europe entière, soit dans le cyclone qui a ravagé une grande partie de la colonie au mois de février dernier ; je veux parler principalement : de la crise qui sévit actuellement sur notre côte Est, et même en Imerina et au Betsileo, sur le riz, la base de l’alimentation indigène ; de la circulation monétaire, dont la difficulté s’accroît de jour en jour ; de la pénurie de plus en plus complète des moyens de transport de nos produits en Europe ; et enfin, en ce qui nous concerne particulièrement, nous autres Tamataviens, de la réparation des désastres causés par le cyclone de février et des moyens d’en prévenir le retour. Les trois premières des questions de cet ordre, la disette de riz, la difficulté de la circulation monétaire et de la pénurie de fret seront sans doute l’objet de vos vives préoccupations dès votre entrée en fonctions, car si des solutions rapides n’y étaient pas apportées, on pourrait craindre de prochains bouleversements dans notre vie économique, et peut-être des catastrophes.
Certes, ne nous illusionnons pas : la tâche est rude et il y a là de grosses difficultés à vaincre ; nous avons cependant pleine confiance que votre longue expérience vous permettra de les surmonter. Nous le souhaitons vivement, pour le bien général, et nous vous promettons de vous apporter sans marchander tout notre concours pour atteindre le but désiré par tous : la prospérité de plus en plus grande de ce tronçon éloigné de la Patrie qui s’appelle Madagascar !
 (À suivre.)

Le Tamatave

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