(Suite.)
Cet honneur est en même
temps un plaisir tout particulier pour moi, parce qu’il me permet d’adresser
mes plus sincères et respectueuses félicitations à celui que j’ai connu
autrefois Administrateur et Directeur des Affaires Politiques et Indigènes du
Sénégal, et qui, fils de ses œuvres, s’est élevé depuis aux plus hauts grades
de la hiérarchie coloniale.
Il y a quelques jours,
M. Le Gouverneur Général, nous faisions nos adieux à M. le Gouverneur
Garbit, partant en France pour y accomplir son devoir patriotique de soldat.
Pendant les trois ans qu’il a gouverné la Colonie dans des circonstances que la
guerre européenne rendait plus difficiles, M. Garbit avait su acquérir toutes
les sympathies et a laissé derrière lui d’unanimes regrets. Ce n’est pas sans
une grande appréhension que nous avions appris son prochain départ. Mais cette
appréhension a fait place à la confiance lorsque nous avons connu le nom de
celui auquel le Gouvernement de la République confiait les destinées de notre
Colonie, car nous savons trouver en vous un homme de carrière ayant consacré
toute une existence laborieuse à l’organisation et à l’administration de nos
grandes colonies de l’Afrique Occidentale et de l’Afrique Équatoriale, et cela
nous autorise à avoir la conviction que notre île de Madagascar ne pourra que
tirer de très grands avantages de votre longue expérience des choses
coloniales.
Vous arrivez, M. le
Gouverneur Général, dans un pays complètement nouveau pour vous, et bien
différent sous tous les rapports de ceux que vous avez jusqu’à présent
administrés. Mais les questions à résoudre, tout en se présentant sous d’autres
aspects, n’en sont pas moins, au fond, les mêmes que dans la plupart des autres
colonies. Parmi celles d’ordre général, et sans vouloir entrer ici dans aucun
détail, je citerai, comme nous intéressant particulièrement : celle de la
main-d’œuvre, si difficile à résoudre dans un pays aussi peu peuplé que le
nôtre et rendue encore plus aiguë par la large contribution consentie à la
Défense Nationale ; celle de la propriété foncière, qu’il reste à établir
sur des bases équitables respectant les droits acquis, mais ne permettant pas
les abus qui apportent une réelle entrave à la colonisation…
(À suivre.)
Le Tamatave
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