7 septembre 2017

Il y a 100 ans : Le riz, toujours le riz (2)

(Suite et fin.)
Qui a mangé ce riz ?
Celui apporté des ports du Sud, il y a trois jours, par le Persépolis, a été vendu aux enchères à des prix exorbitants, sur le Wharf même avant d’arriver en magasin, et il s’en faut de beaucoup qu’il y en ait eu pour tout le monde.
- Que la région du lac Alaotra, dépendant de la province de Tamatave, produit toujours, et a produit cette année, du riz en grande quantité. Les années précédentes, ce riz arrivait à Tamatave, dont l’approvisionnement était ainsi assuré à des prix normaux.
Cette année, pour des motifs qu’on n’est pas arrivé à bien comprendre, et au moyen de tarifs spéciaux, ce riz a été dirigé sur Tananarive qui sans doute l’a tout absorbé puisqu’il n’en revient pas un grain sur la côte.
Or l’Émyrne est par excellence le pays producteur de riz… Quid ?
- Que s’il existe réellement dans la colonie, comme d’aucuns le prétendent, des stocks suffisants de riz pour satisfaire aux besoins de la population, l’administration a le devoir, comme elle en a le pouvoir, de faire circuler ce riz, et de châtier sévèrement les agioteurs quels qu’ils soient, qui ne craignent pas d’affamer le pays.
La population entière, tant européenne que malgache, attend avec anxiété.

Mort au champ d’honneur

Le Journal Officiel de samedi dernier contient la mention suivante :
« Joachim Firinga, de Sainte-Marie, sergent au 80e bataillon de tirailleurs sénégalais. – Tombé glorieusement, le 16 avril 1917, au combat de Cerny (Aisne). »
Qui n’a connu, à Tamatave, la figure sympathique et énergique de ce serviteur dévoué de la France ? Du reste ses démêlés avec l’Administration, qui voulait le traiter comme un vulgaire Malgache, l’ont rendu célèbre. En raison des services rendus à la France par son père, en raison surtout de ceux rendus par lui, comme militaire, à l’époque de la conquête, il était fier de se dire Français et il en revendiquait le titre. Son opiniâtreté a fini par triompher de l’opposition qui lui était faire et, donnant sa vie pour la France, il a prouvé qu’il était digne de ce titre. Donc honneur à sa mémoire !
L’île de Sainte-Marie peut être justement fière de son enfant.

Le Tamatave

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.

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