6 septembre 2017

Il y a 100 ans : Le riz, toujours le riz (1)

Nous avons reçu de M. Modrin, l’honorable commerçant et industriel bien connu de Tananarive, la lettre ci-après, écrite tant en son nom qu’au nom des commerçants et sociétés qui en sont les signataires. Nous nous faisons naturellement un devoir de la publier, estimant que le principal rôle d’un journal est d’être une tribune libre permettant la manifestation impartiale de la discussion et de la réplique. Cette lettre est d’ailleurs rédigée en termes trop courtois pour que nous ne la publiions pas sans retard.
Tananarive, le 16 juillet 1917.
Monsieur le Rédacteur
Le Tamatave
Dans un article intitulé Le riz qui a paru dans votre journal du 11 juillet dernier, un de vos correspondants formule des critiques très vives contre certains commerçants ou industriels en riz, qu’il accuse d’accaparement.
Émus par cette accusation, qui tend à jeter le discrédit sur tous les négociants en riz, Nous soussignés, propriétaires de rizeries dans la région de Tananarive, déclarons en ce qui nous concerne,
Que nous n’avons aucun stock en riz ou paddy.
Que nous nous bornons à travailler, au jour le jour, le paddy que nous nous procurons et à le livrer ensuite au commerce.
Nous vous serions très obligés, Monsieur le Rédacteur, d’insérer notre déclaration dans votre prochain numéro, et comptant sur votre obligeance, nous vous prions d’agréer, avec nos remerciements anticipés, l’assurance de notre considération distinguée.
Suivent les signatures :
La Mauricienne Limited, Eug. Bochard et Cie, G. Modrin, Eug. Micoin et Cie.
Ayant communiqué la réponse ci-dessus à l’auteur de l’article qui l’a motivée, celui-ci nous a répondu :
- Qu’il n’avait eu nullement l’intention de viser aucun commerçant en particulier et notamment ceux désignés ci-dessus.
- Que l’administration ayant dû faire établir, il y a peu de temps, l’inventaire du riz existant tant chez les producteurs que chez les intermédiaires, la quantité recensée a dû lui paraître suffisante pour atteindre la prochaine récolte puisque, dit-on, on vient d’autoriser l’exportation par le Caucase de 500 tonnes de cette denrée ; il se demande ce qu’est devenu le riz recensé puisque Tamatave et toute la région en sont absolument dépourvus.
(À suivre.)

Le Tamatave

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