(Suite et fin.)
Très maître de ses
impressions, il a eu l’autorité, le discernement et la bienveillance qui font
un chef.
Avec intelligence, le
gouverneur général traça, puis réalisa le programme d’une œuvre considérable
qui devait s’étendre sur de nombreuses années et dont les buts étaient
nettement déterminés : la pénétration complète et l’occupation définitive
du pays, une organisation administrative ferme avec une large décentralisation
et un contrôle effectif, la constitution d’un cadre social dans lequel devront
évoluer vers le progrès les peuplades barbares et sans cohésion disséminées sur
toute l’étendue du territoire, la reconnaissance complète des richesses
naturelles du sol et du sous-sol, l’étude rapide de l’outillage économique à
donner à la Colonie et enfin la création de cet outillage.
La Guerre actuelle, en
suspendant l’exécution de ce programme quasi terminé après un labeur long de
six années, et pour l’achèvement duquel M. Merlin venait d’obtenir les
subsides nécessaires sous la forme d’un emprunt de 171 millions, apporte
au gouverneur général l’occasion de donner une nouvelle preuve de ses qualités
éminentes de sang-froid et de prudence. C’est lui qui, dans une magnifique
entente réalisée avec le général Aymerich, commandant des troupes de
l’A. E. F., décida la reprise des territoires du Cameroun aliénés
douloureusement en 1911, cette forme de « petite Alsace-Lorraine »,
comme il disait fort justement d’ailleurs. C’est lui qui prépara le plan
d’offensive mûrement réfléchi et qui coordonna les efforts des alliés dans des
entrevues historiques où il discuta sur la carte, avec le général Dobbel
commandant le corps expéditionnaire franco-anglais, les manœuvres combinées qui
devaient nous rendre rapidement maîtres de la Colonie allemande.
À Madagascar,
M. Martial Merlin va trouver une colonie riche et en plein
développement ; les brillantes qualités administratives du nouveau
gouverneur général assurent d’avance à la Grande Île une ère toute de prospérité
et de rayonnement économique.
Le Tamatave
Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 66 titres parus à ce jour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire