29 juillet 2017

Il y a 100 ans : Les eaux thermales d’Antsirabe (2)

(Suite et fin.)
« La réputation qui tend de plus en plus à faire d’Antsirabe l’unique et véritable sanatorium de l’océan Indien est on ne peut plus méritée ; les plus réputées de nos stations thermales de la Métropole et du monde ne peuvent que lui envier, sans espoir de les posséder jamais, cet ensemble si rare et si divers de facteurs thérapeutiques, qui en font à la fois une station thermale exceptionnelle, une rare station climatérique et une station d’altitude méritant de beaucoup la meilleure place parmi toutes celles des régions tropicales. La coquette capitale du Vakinankaratra, discrètement enfouie dans son berceau de mimosas odorants, doit devenir le centre d’attraction de tous les rhumatisants, surmenés, anémiés, débilités des îles Bourbon et Maurice, de l’Est et du Sud africains. Tous y trouveront les oxydations activées nécessaires à leurs cellules encombrées, la désintoxication de leur organisme, la régularisation du fonctionnement de leurs divers organes encrassés, l’élimination de leurs déchets, la guérison de leurs maux.
« En quelques semaines, une volonté soutenue et efficace, comme sous l’action d’une baguette magique, aura transformé l’infecte cuvette marécageuse d’antan en un parc verdoyant autour d’un petit lac artificiel où évoluent déjà les chatoyants cyprins folâtrant parmi les lotus bleus. Une piste cavalière fait le tour de la cuvette, promettant les émotions coutumières aux fervents du turf, à proximité, un superbe tennis. De nombreuses excursions tenteront les amateurs de footing aussi bien que les partisans du filanzana. Et les jeunes rêveurs neurasthéniques, et ceux qui, tels les deux heureux vieillards à barbe blanche, âgés l’un de 60 et l’autre de 65 ans, qui affirmaient hautement à mon confrère Magunna qu’ils étaient « redevenus jeunes et vigoureux depuis qu’ils plongeaient leurs vieux membres dans cette fontaine de Jouvence », pourront à loisir aller atténuer leur excédent de radioactivité reconquise sur les bords du mélancolique lac de Tritriva, enseveli au fond de son noir cercueil de basaltes. »

Les Annales coloniales

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