29 juillet 2017

Il y a 100 ans : Les eaux thermales d’Antsirabe (2)

(Suite et fin.)
« La réputation qui tend de plus en plus à faire d’Antsirabe l’unique et véritable sanatorium de l’océan Indien est on ne peut plus méritée ; les plus réputées de nos stations thermales de la Métropole et du monde ne peuvent que lui envier, sans espoir de les posséder jamais, cet ensemble si rare et si divers de facteurs thérapeutiques, qui en font à la fois une station thermale exceptionnelle, une rare station climatérique et une station d’altitude méritant de beaucoup la meilleure place parmi toutes celles des régions tropicales. La coquette capitale du Vakinankaratra, discrètement enfouie dans son berceau de mimosas odorants, doit devenir le centre d’attraction de tous les rhumatisants, surmenés, anémiés, débilités des îles Bourbon et Maurice, de l’Est et du Sud africains. Tous y trouveront les oxydations activées nécessaires à leurs cellules encombrées, la désintoxication de leur organisme, la régularisation du fonctionnement de leurs divers organes encrassés, l’élimination de leurs déchets, la guérison de leurs maux.
« En quelques semaines, une volonté soutenue et efficace, comme sous l’action d’une baguette magique, aura transformé l’infecte cuvette marécageuse d’antan en un parc verdoyant autour d’un petit lac artificiel où évoluent déjà les chatoyants cyprins folâtrant parmi les lotus bleus. Une piste cavalière fait le tour de la cuvette, promettant les émotions coutumières aux fervents du turf, à proximité, un superbe tennis. De nombreuses excursions tenteront les amateurs de footing aussi bien que les partisans du filanzana. Et les jeunes rêveurs neurasthéniques, et ceux qui, tels les deux heureux vieillards à barbe blanche, âgés l’un de 60 et l’autre de 65 ans, qui affirmaient hautement à mon confrère Magunna qu’ils étaient « redevenus jeunes et vigoureux depuis qu’ils plongeaient leurs vieux membres dans cette fontaine de Jouvence », pourront à loisir aller atténuer leur excédent de radioactivité reconquise sur les bords du mélancolique lac de Tritriva, enseveli au fond de son noir cercueil de basaltes. »

Les Annales coloniales

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 64 titres parus à ce jour.

27 juillet 2017

Il y a 100 ans : Les eaux thermales d’Antsirabe (1)

Nous avons déjà dit, dans ces colonnes, quelles sont les vertus des eaux thermales d’Antsirabe, et nous avons parlé d’un rapport présenté au comité d’hygiène et de salubrité publique de Madagascar par M. le docteur Salvat, docteur en médecine, pharmacien de première classe, directeur de l’Institut Pasteur à Tananarive, professeur d’hygiène et de thérapeutique à l’école de médecine de cette ville.
Il est indubitable que notre grande colonie possède à Antsirabe une station thermale qui est l’une des plus privilégiées du globe et mérite en tous points la faveur dont elle commence à jouir, non seulement à Madagascar, mais encore à Bourbon, à Maurice et jusque dans le Sud africain.
Ces eaux sont riches en gaz rares et en émanation radioactives.
Depuis de nombreuses années, les indigènes connaissant les vertus de ces eaux leur demandent un soulagement à leurs maux.
M. le gouverneur Garbit a fait construire des bâtiments à l’usage des Européens qui, de plus en plus nombreux, font usage des eaux.
« L’ancienne installation, lisons-nous dans le rapport de M. le Dr Salvat que publie l’Officiel de Madagascar, était constituée par une douzaine de paillottes disposées çà et là au hasard des émergences.
« Le nouvel établissement thermal s’élève dans une dépression au N.-O. de la ville : il se compose de deux corps de bâtiments séparés, allongés et disposés à angle droit ; l’un d’eux est réservé aux indigènes. Bien que très rapidement construit, l’établissement actuel est fort bien aménagé et correspond parfaitement au but auquel il est destiné : permettre aux Européens et aux indigènes de bénéficier, dans de bonnes conditions, des réels bienfaits des eaux thermales. »
Le docteur Salvat conclut ainsi :
« Ainsi donc, tout est réuni dans cette cuvette enchantée d’Antsirabe ; climat à température moyenne de 17°, sans grandes oscillations, exempt de paludisme ; rayons ultra-violets intenses ; atmosphère chargée de radioactivité ; eaux thermales dont l’analyse vient de permettre d’expliquer les heureux résultats des observations cliniques par le dosage des émanations radioactives. »
(À suivre.)

Les Annales coloniales

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25 juillet 2017

Il y a 100 ans : Des traverses pour les chemins de fer

L’Institut colonial de Marseille vient de prier le Président de la Chambre de commerce et d’industrie de Majunga de lui adresser des échantillons des bois susceptibles de faire des traverses pour nos chemins de fer, car les forêts des régions qui en fournissent la majeure partie ont été systématiquement détruites par l’ennemi.
Les traverses des chemins de fer employées par la Compagnie du P.-L.-M. ont comme dimensions : 2 m. 60 de long, 0 m. 21 de large et 0 m. 13 d’épaisseur.
Les principales qualités que doivent remplir ces bois sont l’imputrescibilité et la résistance à l’arrachement des tire-fonds ; on estime qu’ils doivent pouvoir résister à un effort d’arrachement de 4 600 kilos.
« Nous vous serions obligés de vouloir bien nous signaler les différentes essences de bois qui, à votre avis, rempliraient ces conditions, en nous en indiquant la densité et en nous faisant connaître si la situation des forêts dans lesquelles ces essences se trouvent permettrait leur transport facile à un port d’embarquement et les rouages déjà existants qui pourraient s’occuper de la fabrication de ces traverses, en un mot, tous les renseignements qui vous paraîtraient susceptibles de permettre l’étude de cette question.
« Il serait désirable que des exploitants de vos forêts nous adressent des échantillons assez volumineux de ces bois que nous communiquerions aux compagnies de chemin de fer intéressées pour leur permettre de se livrer à des expériences. Ces études entraîneraient certainement une connaissance plus approfondie des bois de nos colonies qui pourraient, de ce fait, s’introduire dans la construction et dans l’ébénisterie. »
Les Annales coloniales

Avis aux exportateurs de minerais uranifères

Conformément aux nouvelles instructions du Département, l’exportation des minerais uranifères radioactifs est interdite à destination des pays neutres pendant la durée de la guerre, la production totale de Madagascar étant réservée à la France et à ses alliés.

Journal Officiel de Madagascar et Dépendances

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23 juillet 2017

Il y a 100 ans : Les orphelins de la guerre à Madagascar

L’Association nationale des orphelins de la guerre (siège social : 40, quai d’Orléans) a reçu, par l’intermédiaire de sa dévouée et infatigable déléguée à Majunga, Mme Billaud, la somme de 3 500 francs, souscription recueillie à la suite d’un émouvant appel de Mme Graff à la population de cette localité.
Les souscriptions adressées à l’œuvre depuis deux ans par sa fidèle déléguée à Majunga atteignent aujourd’hui 40 000 francs.
Quant à la déléguée générale de l’Association, Mme Vuillod, qui n’a pas cessé de déployer depuis les premiers mois de la guerre, dans la Grande Île et particulièrement à Tananarive, un zèle digne de toutes les admirations, ses envois à l’Association (dont une forte partie représente des cotisations annuelles) s’élèvent déjà à la somme de 60 183 fr. 30.
De tels faits se passent de commentaires. Ils resteront un glorieux témoignage de la contribution patriotique de Madagascar à l’œuvre de solidarité nationale qui, depuis le 5 août 1914, ne cesse de recueillir, sur tout le territoire, tous les orphelins de la guerre en détresse.
Il se trouvera pourtant encore des gens pour nier l’utilité des colonies.

Tragique accident

M. Maréchal, payeur des finances à Madagascar (bien connu en Indochine où il exerça pendant de longues années les mêmes fonctions), vient d’être victime à Marseille d’un terrible accident, qui lui a coûté la vie.
Voyant passer un tramway avec remorque, M. Maréchal croyait atteindre une place sans danger ; malheureusement, il perdit l’équilibre et tomba. Les roues le happèrent, lui faisant des blessures qui entraînèrent presque immédiatement la mort.
Tous les Indochinois regretteront cet excellent homme, qui ne comptait dans la colonie que des sympathies.
Le Courrier colonial

La peste à Maurice

M. le consul de France à Maurice fait connaître que l’épidémie de peste bubonique qui sévit dans cette île depuis 18 ans et qui était en décroissance marquée, s’est manifestée pour la première fois, depuis le 21 juin 1916, par la découverte, le 9 décembre, de foyers de cette maladie, dans les districts éloignés de Port-Louis, le plus rapproché en étant distant de 15 kilomètres.
De la daté précitée à ce jour, il a été constaté vingt cas de peste, dont onze se sont terminés fatalement.
Journal Officiel de Madagascar et Dépendances

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21 juillet 2017

Il y a 100 ans : On va manger du zébu

De la Presse :
Vous souvenez-vous de l’heureux temps où l’on menaçait les Parisiens de la viande de chameau ? Ce n’était pas que le bœuf manquait, mais on était en quête de nouveautés alimentaires.
Aujourd’hui – par nécessité – on va nous mettre en mesure de manger du zébu.
Pour obvier à la pénurie de notre cheptel national, le Gouverneur de Madagascar vient de permettre l’exportation des zébus abattus (bœufs malgaches), dont la saveur de la chair peut être comparée à celle des bovidés européens. Ces zébus arrivent en France, coupés en quartiers, dans les cales frigorifiques de nos grandes compagnies de navigation.
La Ville d’Alger, de la Compagnie Havraise Péninsulaire, a débarqué à Marseille 4 600 quartiers et 1 880 colis de ventres de ces zébus, qui sont appelés, sous peu, à pallier le déficit de notre bétail.
Ajoutons qu’une tentative d’élevage des zébus en Provence a fort bien réussi.
Le Courrier colonial

Expulsion

Par arrêté du 26 janvier 1917, il est enjoint au nommé Ahmed Morassi, en résidence à Sainte-Marie, de quitter la colonie de Madagascar et Dépendances, à destination d’Aden, par le premier paquebot qui suivra la notification qui lui sera faite des prescriptions du présent arrêté.

Vacances de postes au service de l’intendance

En raison du nombre important des engagements contractés par les artisans indigènes, le service de l’intendance dispose de quelques vacances dans ses magasins.
Par conséquent, les boulangers, les bouchers, les tailleurs, les cordonniers et les écrivains dactylographes qui seraient désireux :
1° Soit de servir en France pour la durée de la guerre ;
2° Soit de contracter un engagement volontaire pour servir à Madagascar dans la section des commis et ouvriers militaires ;
3° Soit de travailler à l’intendance comme ouvrier ou manœuvre civil,
ont intérêt à se présenter ou à écrire d’urgence en franchise (c’est-à-dire sans timbre sur l’enveloppe et sans timbre pour réponse) à l’officier commandant la section des commis et ouvriers militaires à Tananarive (Analakely) ou au service de l’intendance de Diego-Suarez, Majunga et Tamatave.

Journal Officiel de Madagascar et Dépendances

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19 juillet 2017

Il y a 100 ans : Mauvais temps à Vatomandry (2)

(Suite et fin.)
Mais, là où il y a eu de plus grands dégâts, c’est dans les campagnes : les vanilleries surtout, dans lesquelles les arbres d’abri ont fait un véritable massacre.
Nous envisageons, dès ici, une grande diminution sur la récolte prochaine qui promettait cependant d’être importante. On peut compter une réduction de 50 % au moins.
Les plantations de riz ont également beaucoup souffert ; car elles avaient été déjà fortement endommagées par les grandes crues de ces temps derniers.
L’année 1917 ne s’annonce donc pas bien prodigue pour les planteurs. Et il y a lieu de prévoir, dès maintenant, la famine très prochaine. Surtout si l’on envisage de près la pénurie de la main-d’œuvre qui devient de plus en plus difficile.
D’un autre côté, les exploitations de graphite ont également subi de grosses pertes par les digues et les constructions des toby enlevées.
Ces installations deviennent incontestablement très difficiles à refaire à cause de la pénurie de la main-d’œuvre. Si l’Autorité Supérieure ne prescrit pas des instructions sérieuses sur l’obligation imposée aux indigènes de travailler d’une façon continuelle, c’est la fin de toutes les entreprises à brève échéance.
Un vieux colon.
Le météore a donc parcouru presque toute la colonie, car de Tananarive on nous écrit que là aussi il a exercé ses ravages.
Le Tamatave

Morts au champ d’honneur

Iola, capitaine d’infanterie coloniale, dont la citation et le décès ont été publiés au J. O. des 11 novembre et 27 décembre 1916, était le gendre de M. et Mme Raufast, domiciliés à Majunga.
Mouchet (André-Constant), sergent fourrier au 30e bataillon de tirailleurs sénégalais. – Tué à l’ennemi le 5 octobre 1916 au moulin de Gradesnica (Serbie).
M. Mouchet était adjoint des services civils de Madagascar.
Mulsant (Camille), sous-lieutenant au 33e d’artillerie. – Tué dans la Somme, à l’âge de 19 ans, le 15 octobre 1916.
M. Mulsant (Camille) était le neveu de M. de Fontbrune, administrateur des colonies.

Journal Officiel de Madagascar et Dépendances

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17 juillet 2017

Il y a 100 ans : Nouvelles de Sainte-Marie de Madagascar (2)

(Suite et fin.)
Le Sidney, qui a mouillé ce matin sur notre rade venant de Diégo-Suarez, va lever l’ancre ce soir pour Tamatave ; le temps nous fait donc défaut aux colons, aux planteurs et aux habitants de l’île, pour adresser une pétition à notre distingué et bienveillant Gouverneur Général de Madagascar, pour le supplier de faire rétablir, – de toute impérieuse nécessité, – l’ancien itinéraire des annexes Bagdad et Sidon pour des escales mensuelles aller et retour Diégo, Ste-Marie, Tamatave ; au retour, Tamatave, Ste-Marie sur Diégo.
Nous signalons de plus à Monsieur le Gouverneur Général que, sur la population de cinq mille âmes, il y a encore cinq cents détenus de la maison de force et de correction qu’il faut nourrir, que sans le Bagdad ou le Sidon, le fournisseur actuel ne trouvera aucun transport de Tamatave à Ste-Marie pour les fournitures de riz.
Que le journal Le Tamatave nous vienne en aide dans cette circonstance, en publiant nos appels à qui de droit.
Un vieux colon.

Mauvais temps à Vatomandry (1)

D’un autre côté, un ami de Vatomandry nous fait de sa région le navrant tableau ci-après :
Depuis le 4 au soir, nous traversons une période de grosses averses qui n’ont pas manqué de faire gonfler et déborder les rivières alors qu’elles n’avaient pas encore repris leur cours normal depuis les dernières grandes crues.
La journée du 5, temps à grains fréquents ; mais dès le commencement de la nuit, le vent souffle et ne tarde pas à prendre une tournure inquiétante. On se fait la réflexion : « Si cela dure, nous sommes perdus. »
En effet, le 6 au matin, on constate déjà pas mal de dégâts :
1° À l’Assistance médicale, la toiture de la Maternité est complètement enlevée (construction nouvelle en maçonnerie couverte de tôle) ; une grande partie de la « varangue » (en tôle) des bureaux du médecin inspecteur est également enlevée.
2° À la Douane, la toiture (tôle) du hangar débarcadère en partie enlevée.
3° L’abattoir complètement écrasé.
4° Au Marché, l’une des constructions en chaume également écrasée.
5° Quelques cases indigènes et de gros arbres brisés ou déracinés.
(À suivre.)

Le Tamatave

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16 juillet 2017

Il y a 100 ans : Nouvelles de Sainte-Marie de Madagascar (1)

11 février 1917.
Les nouvelles ci-après que nous recevons de notre correspondant de Ste-Marie, et que nous nous empressons de publier, viennent confirmer de tout point ce que nous disons dans l’article précédent.
D’après ces nouvelles, aux voiliers perdus, il faut ajouter le Star.
Notre petite colonie, dans les journées des 5 et 6 février courant, vient d’être visitée par un terrible météore qui a été d’une violence extrême et n’a rien de comparable avec les autres cyclones depuis un demi-siècle. Les arbres fruitiers, les girofliers sont en grande partie renversés, déracinés, brisés par le vent de Nord-Est. Les vanilleries détruites en majeure partie et la récolte pendante aura au moins la moitié de perdue.
Girofle. – On peut être certain que la récolte de cette année n’atteindra pas dix tonnes. Pour les années prochaines, 1918 et 1919, ce seront les mêmes déficits. Ce ne sera donc qu’en 1920 que les jeunes girofliers rapporteront.
Vanille. – La récolte de la vanille cette année sera aussi en déficit de moitié sur 1916 et ce n’est qu’en 1919 que les dégâts seront réparés. Avant cette époque, nous n’avons pas à compter sur des résultats rémunérateurs ; il faudra donc refaire les plantations. On se souviendra longtemps de cette grande calamité.
À ces pertes, il faut ajouter maintenant les plantations de manioc, anéanties par le vent, les cases des indigènes renversées dans les villages et, sur l’arbre à pain qui a assuré aux Malgaches pour deux mois leur nourriture, il ne reste plus le moindre fruit sur pied.
Le riz. – Le riz manque complètement sur place et, les côtiers ayant disparu, il manque absolument tout moyen de ravitaillement pour recevoir des riz de Tamatave, Fénérive ou Maroantsetra. Donc, disette complète. Chez les commerçants, plus de riz, plus de farine, plus de sucre ; en un mot, ils sont entièrement dépourvus de marchandises alimentaires ; cela à la suite de la perte des deux voiliers Star et Frégate qui étaient chargés en plein à Tamatave à la date du 3 février pour transporter à Ste-Marie les vivres alimentaires qui nous faisaient défaut ; ces deux voiliers ont coulé en plein sur rade de Tamatave.
(À suivre.)

Le Tamatave

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14 juillet 2017

Il y a 100 ans : Les cyclones et le cabotage sur la côte Est (2)

(Suite et fin.)
Il s’agirait d’établir en face de la douane un bassin-abri où pourraient être amarrés les remorqueurs et tous voiliers ou bateaux servant au cabotage. Tous les hommes sérieux se sont préoccupés de cette question, et notamment notre actuel Gouverneur Général, plus compétent en cette matière que ses prédécesseurs.
Comment serait construit ce bassin-abri et quel en serait le prix ?
Ces questions ont été étudiées et résolues par les ingénieurs ayant procédé aux études du port.
Il suffirait d’un empierrement ou jetée en pierres sèches, partant de la tête à Miot et contournant le récif; il suffirait à arrêter les vagues déjà brisées par le récif lui-même. La preuve de son efficacité et de sa résistance vient d’être fournie par le morceau de jetée en pierres sèches lancée sur le récif en face de la gare du T. C. E.
Non seulement cette jetée a parfaitement résisté à la violence des vagues, mais encore, malgré son peu d’étendue, elle a abrité suffisamment les remorqueurs et les chalands qui se sont trouvés sous son action. Il suffirait donc de la prolonger jusqu’à la tête à Miot, en contournant le récif. D’après les ingénieurs précités, son coût n’atteindrait pas 200 000 fr. Ce chiffre pourrait même être réduit de moitié de la façon suivante :
La colonie étant propriétaire des carrières de pierre, le T. C. E. pourrait construire un embranchement rejoignant la plus rapprochée de la voie et les blocs de pierre seraient ainsi transportés sans transbordement de la carrière directement sur la jetée. L’économie serait considérable, et cet embranchement viendrait à propos pour aider à la construction du port qui, chaque jour, s’impose davantage.
Mais ce sur quoi nous insistons avec la dernière énergie, c’est sur la nécessité de construire ce bassin-abri dans le plus bref délai. C’est là encore une fois, au haut chef, une question d’humanité à tout prix. Les colons et industriels établis sur la côte Est ont besoin d’être ravitaillés et par suite d’écouler leurs produits. Leur construire une route le long de la côte est une chose à laquelle on ne peut songer. Elle coûterait dix fois ce que peut coûter le bassin-abri proposé, et son entretien serait désastreux, sans jamais pouvoir rendre les services que rendra ce dernier.
Qu’on y pense donc, et au plus tôt !

Le Tamatave

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13 juillet 2017

Il y a 100 ans : Les cyclones et le cabotage sur la côte Est (1)

Les arbres enlevés, les toits réparés et les rues délivrées de l’épaisse couche de feuilles et débris de toute sorte qui les jonchaient, la ville de Tamatave a repris son aspect au point de faire douter que, il y a huit jours à peine, elle a été effleurée par l’aile sinistre d’un cyclone.
Mais, pour garder intacte cette vision, il ne faut point se rendre sur les quais où les réalités apparaissent dans toute leur horreur. Là, le spectacle est navrant.
Avant le passage du météore, la rade était agrémentée par la présence de plusieurs voiliers qui, amarrés de ci de là dans leur mouillage, se balançaient gracieusement sous la brise comme de grands oiseaux de mer.
Aujourd’hui, plus rien ; le mouillage est désert et les débris des malheureux voiliers, déchiquetés par les vagues, jonchent l’enrochement qui protège le boulevard Galliéni.
C’est là un désastre de conséquences plus considérables que ce qu’on serait porté de croire tout d’abord.
Sans doute quelques-uns de leurs propriétaires, dont c’était l’unique moyen d’existence, sont ruinés. Sans doute encore le Wharf a subi par eux de sérieux dommages. Mais tout cela est secondaire, car le véritable dommage, le plus important, ce sont les colons et industriels établis le long de la côte qui l’ont subi. C’était par ces voiliers, faisant le cabotage, qu’ils recevaient la vie et écoulaient leurs produits. Ils n’ont point d’autre voie de communication. Aujourd’hui, ils sont, pour ainsi dire, sans relations avec le reste de l’Univers, condamnés presque à mourir de faim au milieu de leurs riches produits. Sans doute, attirés par l’appât du gain, il se trouvera des industriels pour reconstruire des voiliers ; mais cela ne peut être fait du jour au lendemain, et d’ici là…
L’Administration se préoccupe-t-elle d’assurer à ces nouveaux venus dans la rade de Tamatave plus de sécurité que n’en ont trouvé ceux qui viennent de disparaître ?
Ce serait cependant très facile, et tant au point de vue humanitaire qu’au point de vue du développement de la prospérité de la Colonie, ce serait urgent, et qui plus est, ce serait peu coûteux.
 (À suivre.)

Le Tamatave

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12 juillet 2017

Il y a 100 ans : Le cyclone (2)

(Suite et fin.)
Au-delà du Wharf, le mur de soutènement assez récemment construit, et destiné à protéger le boulevard Galliéni contre les avances de la mer, s’est effondré sur une cinquantaine de mètres. Le météore a commis là l’indiscrétion d’étaler sans pudeur à tous les yeux la façon dont les travaux publics autrefois étaient exécutés. Le mur dont s’agit a sur certains points l’épaisseur d’un carton reposant sur du sable. C’est sous la haute direction de M. Vidaud, l’éminent ingénieur du Service régional d’alors, que ce travail a été exécuté.
Il faut convenir que ce haut fonctionnaire Zaptatout possédait de réelles aptitudes… aquatiques. C’est ainsi, entre autres, qu’il avait converti la rue Amiral Pierre en une cascade de la rue Laborde à la rue Lambert, cascade précédée d’un lac, délice des canards, sur lequel peuvent naviguer des pirogues, allant de cette dernière rue au jardin public. C’est du reste le même Zaptatout qui demandait, effaré, à quoi pouvaient servir des chambres d’eau dans une usine hydraulique.
Au-delà du mur ci-dessus, la mer a continué à ronger, sur divers points, le boulevard Galliéni, notamment à la Pointe Tanio où, le boulevard enlevé, elle s’est avancée dans les terres sur une longueur d’environ 200 mètres, emportant une partie d’une maison appartenant aux T. P. et mettant en péril le phare et la bouée lumineuse qui le précède.
En ville, les dégâts, quoique nombreux, n’ont pas atteint la même importance. Des toits enlevés tout ou partie, procurant aux habitants la surprise d’une douche en pleine nuit, surprise que d’aucuns auront eu la mauvaise grâce de trouver désagréable. Un fait curieux à noter : c’est que le météore paraît avoir spécialement exercé sa rage sur les bâtiments publics. Malfaçons !… s’écriera quelque grincheux. – Oh ! pas du tout, simple malice, pure facétie de mauvais goût de la part du météore, voilà tout.
De nombreuses branches d’arbres ont été cassées, et même un certain nombre d’arbres ont été déracinés, - le sol n’est composé que de sable, – et quelques-uns se sont donné le luxe d’écraser les toits des immeubles qui les avoisinaient, ou de couper les fils télégraphiques – jeux innocents de la part d’un météore, car, – fait digne de remarque, – il n’y a eu à déplorer la perte d’aucune vie humaine, ni même aucun accident sérieux.

Le Tamatave

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11 juillet 2017

Il y a 100 ans : Le cyclone (1)

Dès les derniers jours de la semaine précédente, une chaleur lourde, une atmosphère chargée d’électricité, et une baisse barométrique considérable faisaient prévoir une perturbation atmosphérique prochaine. En effet, le 5, l’observatoire de Tananarive signale le passage probable d’un cyclone au nord de l’Île dans la région de Vohémar. Mais déjà dans la nuit du 5 au 6, un vent d’une grande violence arrive sur Tamatave, et ne tarde pas à souffler en tempête. Il continue avec furie pendant toute la journée du 6, et ne fléchit que vers 9 heures du soir. Des trombes d’eau l’ont accompagné tout ce temps, ce n’est toutefois que dans la nuit du 7 au 8 qu’il cesse à peu près complètement.
Bien que Tamatave ne se soit pas trouvé dans l’axe même du cyclone qui a évolué plus au nord, il en a eu cependant la queue ou la tête ; par suite, les dégâts occasionnés ont été nombreux, et quelques-uns très importants, notamment dans la rade.
Là, en effet, six des voiliers ancrés dans leur mouillage ont été arrachés de leurs ancres et projetés sur les enrochements qui protègent le boulevard Galliéni avec une telle violence, par chaque lame qui arrivait, qu’ils y ont été brisés et réduits littéralement en miettes. Les débris rejetés par la mer jonchent l’enrochement.
Ces voiliers sont : Juliette à la Cie Marseillaise ; Persévérance à M. Hoareau de Foulpointe ; Sultana à Mahmoudh Mall, indien ; Marsouin à M. Maigrot ; Gibelle à un Malgache ; et La Frégate à M. Nadeau.
À ces voiliers il faut ajouter l’Albatros, chaloupe à vapeur au batelage du Commerce qui a été coulé sur place.
Un dernier voilier, la Marie-Thérèse, appartenant à MM. Goldoni et Déchamp, a été s’échouer sur le sable de la Pointe Tanio ; peut-être pourra-t-il être renfloué.
Les deux steamers en rade, le Caucase des M. M. et l’affrété par l’Amirauté anglaise, ont pu se réfugier à temps dans le mouillage à l’abri de l’îlot Prune.
Le Wharf a également souffert. Sous les coups de bélier répétés que lui ont porté les voiliers enlevés par l’ouragan, plusieurs piliers ont été endommagés et même brisés. Ce sont là des dégâts importants et difficilement réparables, ces piliers se trouvant en eau profonde.
(À suivre.)

Le Tamatave

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 64 titres parus à ce jour.

10 juillet 2017

Il y a 100 ans : Séance de l’Académie malgache (4)

(Suite et fin.)
Sur les terrasses planes de la dépression d’Ankazobe, les affleurements rocheux manquent totalement : il en est ainsi, ce semble, sur tous les sols jadis couverts par les eaux ; la transformation latéritique les a atteints profondément. Par contre, dans les vallées actuelles, entaillées graduellement jusqu'à une profondeur de 30 à 35 mètres, à mesure que le niveau des eaux s’abaissait en aval, le gneiss apparaît par places : tel est le seuil rocheux d’Andriambikinina, qui semble avoir été jadis et est encore le principal obstacle à l’écoulement des eaux. Si le service de colonisation arrive à abaisser et à élargir ce seuil, qui retient les eaux et produit leur stagnation dans le fond des vallées actuelles, il aura supprimé une des causes principales de l’insalubrité relative de la région. Alors peut-être un jour viendra où la population, aujourd’hui fort clairsemée, se multipliera dans cette dépression d’Ankazobe, et ces terrains, qui semblent jouir d’une certaine fertilité, pourront se couvrir de cultures.
Le secrétaire rend compte des documents reçus depuis la dernière séance. Il présente des fossiles envoyés par Rakotoarivony, instituteur officiel à Ankirihitra, et transmis par M. l’administrateur, chef de la province de Maevatanana ; une collection d’oiseaux et de mammifères faite dans la forêt tanala par les préparateurs du Musée et une importance collection d’insectes recueillie dans la région Antsihanaka par des indigènes opérant pour le compte de l’Académie.
L’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 18 heures.
Bulletin de l’Académie malgache

Les permis de recherche à Madagascar

Par décret du 22 janvier 1917, publié au Journal officiel du 28, le permis de recherches n° 164, du 12 juillet 1913 (pour mines autres que les mines d’or, de métaux précieux et de pierres précieuses ayant donné lieu à la déclaration de bornage n° 4779) appartenant à la Société Cymrodorion dont le siège social est à Ambositra (Madagascar) est renouvelé pour un an, à compter du 12 juillet 1916.

Le Courrier colonial

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9 juillet 2017

Il y a 100 ans : Séance de l’Académie malgache (3)

(Suite.)
Les surfaces plates, témoins aujourd’hui fragmentés du principal niveau antérieur des eaux (1 225 mètres d’altitude), accusent cet ancien état de choses. Les eaux venant du S.-E. par l’Andranobe et ses affluents furent arrêtées là à des hauteurs progressivement décroissantes par les chaînons rocheux de l’ouest, avant de trouver une issue vers l’Ikopa.
En second lieu, remarquable est la disposition des reliefs montagneux qui forment comme le cadre de cette dépression. À l’ouest, c’est une série de chaînons orientés N.-N.-E. dont le premier et le plus saillant est l’Ambatomalaza (1 550 mètres d’altitude maximum). Le mont Angavo, à la silhouette si accidentée et si pittoresque, continue ces chaînons vers le nord et ferme par sa falaise abrupte la dépression de ce côté. À l’est au N.-E., s’étend, parallèlement au cours de l’Andranobe, dans une direction N.-N.-O., le long chaînon, appelé Tsiafabalala dans sa partie sud : moins haut dans son ensemble que les chaînons de l’ouest, mais remarquable par sa longueur (20 à 25 kilomètres) et par sa direction rectiligne, il a l’aspect d’un mur au-dessus de la vallée. Son prolongement, le mont Babay, est traversé par la route de Majunga eu kilomètre 108.
À l’arrière de ce chaînon de Tsiafabalala Babay, à l’E. et au N.-E. d’Ankazobe, une longue ligne très saillante (plus de 1 000 mètres d’altitude), quoique moins régulière, ferme complètement l’horizon : c’est le rebord abrupt du plateau froid et nu de Manankazo. La route de Majunga escalade péniblement ce plateau à force de détours et de circuits sur un parcours de 7 kilomètres.
Quant à la dépression elle-même d’Ankazobe, dominée par ces hauts reliefs, l’étude stratigraphique du terrain montre qu’elle résulte probablement de l’effondrement d’un anticlinal en pointe ou en angle. Ce serait en petit la reproduction du phénomène qui a créé la forêt d’Alsace entre les Vosges et la Forêt-Noire. L’effondrement de la clef de voûte de l’anticlinal a dû avoir lieu, au moins pour la partie occidentale, par fractures parallèles : de là vient que les sept ou huit sources que M. Pomiés a signalées dans son intéressante étude hydrographique d’Ankazobe sont orientées suivant trois directions parallèles entre elles et à la faille saillante du massif d’Ambatomalaza.
 (À suivre.)

Bulletin de l’Académie malgache

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8 juillet 2017

Il y a 100 ans : Séance de l’Académie malgache (2)

Suite de la séance après une trop longue... séquence sans Internet.
(Suite.)
Un autre membre fait remarquer que la loi de Baer n’est guère admise par les géologues actuels, car sa valeur absolue, donnée par le calcul, est très petite et ne saurait compenser la pesanteur. En réalité, le cours d’eau cherche toujours la ligne de plus grande pente et son effort sur les obstacles naturels qu’il rencontre est porté tantôt sur sa rive droite, tantôt sur sa rive gauche. Dans le cas des cours d’eau du nord-ouest de Madagascar, les rivières sont déviées vers le S.-E.-N.-O. par la rencontre après les grès liasiques assez friables des terrains jurassiques plus résistants. Les eaux longent les causses et ne les traversent qu’à la faveur d’une dépression du plateau. Quand les rivières débordent, elles ont naturellement tendance à aller où la gravité les pousse, c’est-à-dire vers l’ouest.
M. Carle présente une note du R. P. Colin sur le cyclone du 26 décembre. Ce très intéressant travail est destiné à être publié dans la Revue Agricole et Vétérinaire du mois de janvier.
Il présente également un plan en relief de Tananarive et environs dû à l’un des agents de son service, M. Pomiés. Cette planche est la première d’une série qui embrassera, en un grand plan de quatre mètres sur trois mètres, toute la région centrale de l’Imerina et permettra de se faire une idée exacte du relief si chaotique de cette région. Il s’agit là d’un travail considérable exécuté pour le compte de l’Académie malgache et destiné à figurer parmi les collections géologiques, où il constituera certainement une des principales curiosités[1].
Le P. Muthuon rend compte d’une excursion faite dans la région d’Ankazobe. Quand, venant du sud, on approche d’Ankazobe, divers traits de configuration physique du sol arrêtent le regard. Tout d’abord, c’est la situation de la petite ville, création du général Lyautey : ses maisons, noyées en quelque sorte dans un massif verdoyant d’eucalyptus, reposent presque à l’extrémité septentrionale d’une dépression, qui fut manifestement l’emplacement d’un lac.
(À suivre.)
Bulletin de l’Académie malgache



[1] La mort a malheureusement empêché M. Pomiés de réaliser son projet.

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