9 janvier 2017

Il y a 100 ans : Madagascar s’inquiète de l’avenir (2)

(Suite.)
Il serait oiseux de toujours répéter que, jusqu’à présent, nos colons n’ont pu compter que sur eux-mêmes, ce qui évidemment est une excellente chose, mais à la condition que ni la mauvaise volonté administrative, ni l’insuffisance du crédit ne viennent décourager les bonnes volontés et annihiler les initiatives.
Peut-on accuser nos producteurs de riz de n’avoir pas fait tout ce qui était nécessaire pour conquérir les marchés susceptibles d’écouler leurs récoltes ?
Nullement certes : au début, le riz malgache méritait de graves reproches ; il contenait une notable quantité de débris pierreux, fort désagréables quand ils entraient en contact avec les dents des consommateurs. En outre, ce riz était un mélange de variétés trop souvent médiocres qui ne pouvait soutenir la concurrence avec les excellents riz d’Extrême-Orient.
Mais précisément, producteurs et industriels de la Grande Île, reconnaissant l’exactitude de ces critiques, se sont efforcés d’améliorer leurs récoltes par la sélection des espèces et, en même temps, de les débarrasser de toutes les impuretés qui les dépréciaient.
Aidés en cela par l’administration, ils ont réussi à établir un type de riz tout à fait satisfaisant pour la clientèle qui s’offrait.
Aujourd’hui, au point de vue de la qualité, il n’y a plus guère que le riz des hauts plateaux qui demande encore à être amélioré, mais, comme nous le disions l’autre jour, c’est à la routine indigène qu’il faut s’en prendre. Il faut éduquer les cultivateurs malgaches, leur faire comprendre qu’ils ont tout intérêt à renoncer aux variétés trop rustiques qui ne trouvent pas preneur à l’étranger pour adopter des espèces à la fois préférées des acheteurs et susceptibles de fournir un grand rendement, ce qui intéresse par-dessus tout l’indigène. Ainsi les usines de la Grande Île pourront présenter à l’exportation un produit beaucoup plus uniforme.
 (À suivre.)
Maurice Raoult.

Le Courrier colonial

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