13 janvier 2017

Il y a 100 ans : Madagascar s’inquiète de l’avenir (4)

(Suite et fin.)
La production annuelle de riz madécasse est supérieure à un demi-million de tonnes et pourrait facilement être plus que doublée. L’Indochine, dont de vastes régions sont impropres à la culture du riz, n’a-t-elle pas un rendement moyen d’environ 2 500 000 tonnes ?
Nos compatriotes de la Grande Île sont inquiets de ce que l’avenir leur réserve. Ils se rendent compte que non seulement la métropole aura besoin d’immenses ressources financières pour effacer toute trace de la guerre, mais que de nouvelles colonies, conquises sur les Germains, viendront accroître notre empire d’outre-mer. Alors ils se demandent s’ils n’éprouveront pas plus de difficultés encore qu’avant le 2 août 1914 pour trouver l’argent nécessaire.
Que nos colons se rassurent cependant. Après la guerre, il n’y aura plus en France de gens assez peu patriotes pour placer leurs capitaux à l’étranger. Or, la richesse de notre pays est infinie ; après la guerre, l’argent sortira de terre comme par enchantement et nos colonies en auront leur large part.
Maurice Raoult.

Le cheptel colonial et la métropole

De La Vie :
Le gouvernement de Madagascar et celui de l’Afrique occidentale ne pourraient-ils faire ce qu’une commune, ou un syndicat des communes, fait en France ?
L’exploitation du cheptel colonial, qui est destiné à âtre exporté à l’état de viande frigorifiée, les y conduira inévitablement un jour, car ils ne pourront laisser l’initiative privée établir au gré de sa fantaisie, dans les ports, les tueries où l’abattage de milliers de bêtes, sous le ciel tropical, constituerait un danger pour la santé publique.
Pourquoi ne pas commencer dès maintenant à agir ? Ces gouvernements ont déjà prouvé trop de valeur pour attendre des fautes commises avant de penser à mieux faire. En prenant cette initiative aujourd’hui, ils enrichiraient leur colonie et empêcheraient peut-être la ruine du troupeau français.
Ils le peuvent sans faire acte commercial.
Quel essor une telle initiative ne donnerait-elle pas à nos colonies agricoles ! et quel concours pour enrayer la crise économique qui nous menace ?

Le Courrier colonial

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 57 titres parus à ce jour.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire