19 janvier 2017

Il y a 100 ans : Encore la question des graphites (2)

(Suite et fin)
Tandis que nos graphites ont plus de facilités, par la voie anglaise, d’être expédiés aux États-Unis, pays relativement neutre, mais nullement allié, où ils peuvent servir indistinctement à la fabrication des munitions destinées aux alliés aussi bien qu’à leurs ennemis.
La prohibition d’exporter nos graphites ailleurs qu’à Marseille porte bien pour prétexte de réserver à la France et à ses alliés les stocks qui leur sont nécessaires. Mais ce n’est là que… une formule d’autant plus odieuse que, sous le couvert de patriotisme, elle n’a réellement d’autre but que de favoriser un monopole, un courtage éhonté, car il nous est impossible, encore une fois, d’expédier directement nos produits soit en Russie, soit au Japon.
Cependant, étant donnée l’importance de sa production, en fait de munitions, ce dernier pays serait pour nous un excellent client.
Quant à la Russie elle-même, son marché ne serait point à dédaigner. Un de nos amis a reçu, de Moscou même, une demande de 500 tonnes de graphite par mois. Mais comment les expédier ? Pour envoyer seulement un échantillon de ce minerai, il lui a fallu, comme l’on dit, la croix et la bannière. Un envoi régulier et important devient par suite impossible.
Il nous paraît donc de toute logique et de toute équité que la demande d’exportation vise, d’abord et avant tout, les pays alliés. Là du moins nous serons sûrs que nos produits ne serviront pas à nos ennemis et, tant au Japon qu’en Russie, ils s’ouvriront un marché sur lequel, grâce à leur prix de vente, ils concurrenceront très avantageusement les graphites de Ceylan ou d’ailleurs.
Qu’on y avise donc, et le plus vite possible.

Réhabilitation

Une lettre venue du front nous fait connaître que P…, l’ex-employé des Douanes que nous avons tous connu, se trouve actuellement sur le front. Après avoir purgé sa peine jusqu’au dernier jour, P…, au début de la guerre, s’est engagé dans un bataillon d’Afrique, et aujourd’hui, au front, dans les toutes premières lignes, avec le grade d’adjudant, il cherche une occasion, qui ne saurait lui manquer, de se distinguer par une action d’éclat, et de conquérir ainsi ses droits à une brillante réhabilitation.
Nous ne saurions qu’applaudir à sa noble aspiration, et lui souhaiter les meilleures chances.

Le Tamatave

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