20 septembre 2016

Il y a 100 ans : Les graphites, et encore les graphites (1)

Nous avons reçu par lettre les renseignements ci-après avec prière de les publier, surtout d’en recommander spécialement la lecture à ceux qui nous gouvernent, – ce que nous faisons volontiers, espérant qu’un grand pas sera fait vers la solution de cette question si angoissante.
Dans son numéro du vendredi 30 juin dernier, La Tribune a publié un article sous le titre « Toujours les graphites », dans lequel pas un mot n’est à retrancher et aux conclusions duquel je m’associe pleinement.
Mais, par courrier, j’ai reçu des renseignements spéciaux qui jetteront un jour complet sur cette question palpitante.
Une puissante société anglaise qui fabrique des creusets, – pour ne pas la désigner autrement, – et qui approvisionne de numéraire une autre société créée à Paris, laquelle s’occupe exclusivement de graphites à Madagascar, a obtenu du gouvernement anglais le contrôle sur tous les graphites importés en Angleterre, ou exportés de ce pays.
Une fois cette situation bien établie, elle a obtenu, – nous ne savons comment, – que le Gouvernement français interdise totalement l’exportation des graphites de Madagascar, qui, tous, doivent être concentrés à Marseille.
Cela bien défini, deux alternatives peuvent se présenter : ou la production de Madagascar sera insuffisante pour approvisionner la France, et dans ce cas les prix se maintiendront, ou il y aura surproduction, et alors, seule, la société anglaise, ayant le contrôle, pourra acheter.
Dans ce dernier cas, elle achètera – et déjà elle a même achetéà la baisse, et ces graphites sont par elle réexpédiés en Amérique à un prix qui dépasse 2 000 francs la tonne, d’où baisse du louis français et hausse de la livre anglaise.
C’est là l’intérêt général. Mais en ce qui concerne la Colonie et les producteurs de graphite, il y a des intérêts particuliers considérables qui peuvent échapper à la perspicacité de notre gouverneur général, et qui réclament simplement qu’après surapprovisionnement de la France et de ses alliés, l’exportation des graphites en Amérique soit autorisée, pour être livrés uniquement aux fabriques travaillant pour la France et ses alliés et sous tel contrôle – celui de consuls, par exemple – que le gouvernement voudra bien instituer.
 (À suivre.)

Le Tamatave

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 50 titres parus à ce jour.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire