20 juin 2016

Il y a 100 ans : Autour du complot, une solution inattendue (1)

Notre excellent confrère La Dépêche de la Réunion, qui a longtemps résidé à Madagascar, qui connaît à fond le pays et particulièrement la mentalité malgache, est de notre avis et de celui de la majorité des colons de l’île à propos des condamnations prononcées.
L’administration s’est montrée trop, beaucoup trop indulgente, vis-à-vis des auteurs principaux d’un complot contre la sûreté de l’État.
Traduits devant le Tribunal indigène du 2e degré sous l’inculpation de : « Provocation à la révolte », ils tombaient sous le coup de l’article 1er du code malgache dit des 305 articles.
Pourquoi alors n’avoir pas appliqué la pénalité prévue et avoir pris à leur égard une demi-mesure ?
Pourquoi s’est-on montré si clément à l’égard de ces bandits qui en voulaient non seulement à l’État mais encore à la vie de chacun de nous et qui, quoi qu’on en dise, n’auraient reculé devant aucun crime pour mettre à exécution leur projet.
Nous avons été faibles ; puissions-nous un jour, bientôt peut-être, n’avoir pas à nous repentir de cette faiblesse.
Voici ce qu’écrit à ce sujet La Dépêche de la Réunion :

Beaucoup de gens trouveront inélégante la solution de la grande affaire malgache. Le code français prévoit le bannissement et la détention perpétuelle pour le traître à sa patrie en temps de paix. C’est ainsi qu’Ulmo, ancien officier de marine, expie à l’île Nou sa honteuse trahison. On ne l’a pas envoyé au bagne avec les voleurs et les criminels.
Or les gens qu’on vient de condamner à Tananarive ne sont ni des voleurs ni des assassins. Ils trahissaient la France et mettaient en péril notre occupation. Il fallait alors les adosser au mur et les faire tomber pour leur perfide idée. C’est la guerre… Mais les envoyer aux travaux forcés avec les bandits, c’est là une solution qui choque nos principes chevaleresques français. Ces hovas ont eu le tort de méconnaître notre autorité, nos lois, nos bienfaits, mais ils n’ont trahi que leur nouvelle patrie. Ils sont moins coupables que l’officier français ayant souillé son uniforme dans une combinaison d’espionnage boche.
Et cependant ce misérable vit en paix, banni et isolé.
(À suivre.)

La Dépêche malgache

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