19 janvier 2016

Il y a 100 ans : Sorciers exploiteurs d’indigènes (2)

(Suite et fin.)
Ce ne sont pas eux, d’ailleurs, qui boivent, ce sont les esprits résidant en eux ; mais ce sont eux, néanmoins, qui finalement tombent ivres-morts.
Quant à l’assistance, elle est réduite à la portion congrue, c’est-à-dire à la limonade, seule boisson qui lui soit permise.
Il serait bon que les autorités de Madagascar se préoccupent de ce nouveau genre d’exploitation qui appauvrit des villages entiers au profit d’un syndicat de coquins et de fainéants.
Le Courrier colonial

Les frigos de Madagascar

Les besoins toujours plus grands de l’armée et du pays tout entier en viande frigorifiée à défaut d’importation de bétail sur pied a déterminé la création d’usines dans plusieurs de nos colonies.
Nous croyons savoir qu’à Madagascar, un important groupement financier aurait l’intention d’installer une usine frigorifique dans le sud de l’île.
On parle de Fort-Dauphin ou de Tuléar.
On sait d’autre part que l’ancien député conservateur de Briançon, M. Toy Riont, le richissime négociant marseillais, qui a d’importants intérêts dans la Grande Île, a organisé le fonctionnement de son usine de viandes frigorifiées, et s’est entendu avec M. Vouland, un spécialiste de la question, depuis de longues années installé à Avignon, qui en a pris la direction.

Le raphia et l’Allemagne

La Tribune de Madagascar publie le filet suivant :
Nos lecteurs n’ignorent pas que la plus grande partie du raphia de Madagascar était exportée en Allemagne, notamment sur Hambourg, par la fameuse maison O’Swald.
Ce n’était pas sans raison que les Allemands raflaient ainsi nos précieuses fibres. Une lettre envoyée du front par un colonial malgache a éclairci le mystère.
En prenant possession d’une tranchée ennemie, il vit que les obus boches étaient copieusement emballés dans des paniers en raphia qui les garantissaient ainsi des chocs et de la percussion.
Les messagers de mort pouvaient donc voyager sans danger pour ceux qui les manipulaient. Un dispositif ingénieux dégageait l’obus de son panier au moment de charger le canon.
Ce raphia, exporté de la Grande Île en grandes quantités et servant à l’emballage des obus, démontre une fois de plus que, depuis longtemps, l’Allemagne se préparait à la guerre.

Les Annales coloniales

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 42 titres parus à ce jour.

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