27 janvier 2016

Il y a 100 ans : Les forêts de la Côte Est et l’industrie mécanique du bois (1)

Nous recevons d’un ami l’intéressante étude ci-après dont nous recommandons la lecture :
Les forêts de la Côte Est de Madagascar, comprises entre Tamatave au sud et Vohémar au nord, y compris la baie d’Antongil, sont certainement les plus riches de la Colonie en bois utilisables en France.
Elles contiennent, outre les bois exotiques, une grande quantité d’essences susceptibles d’être utilisées en menuiserie, ébénisterie et charpente.
Or ces forêts sont en grande partie concédées à des forestiers qui les exploitent d’une façon désastreuse.
Ils coupent à tort et à travers les arbres qui leur conviennent. Pour les abattre, ils commencent à couper tout ce qui les gêne autour des pieds ; les arbres, en tombant, écrasent sous eux et leurs branches une quantité de baliveaux et de jeunes pousses.
Et, qui mieux est, ils coupent au pied de l’arbre tombé une ou deux billes seulement et laissent à terre le reste de l’arbre et sa tête non ébranchée. Les éclats et les branches aussi bien que la partie du tronc abandonnée étouffent les jeunes pousses et empêchent les petits bois de monter.
Il faut compter que chaque arbre moyen ainsi abattu étouffe et à vrai dire détruit une moyenne d’un are de forêt.
Ces forestiers vont plus loin ; pour faire des pièces carrées, ils abattent des arbres de 60 à 80 centimètres de circonférence à hauteur d’homme, et font fabriquer ces pièces en place. Ordinairement, ces petits arbres sont de belle venue, ils ne choisissent d’ailleurs que les bonnes essences et les arbres les plus droits. Comme d’habitude, ils coupent une longueur au pied et laissent sur place le reste et les éclats.
Ces petits arbres pourtant sont là pour reconstituer la forêt, ces forestiers n’en tiennent aucun cas, tirant le plus de profit possible de leur concession sans se soucier du préjudice qu’ils causent.
Le décret forestier actuellement en vigueur est pourtant formel et défend de couper des arbres au-dessous de 1 m. 50 de circonférence à 1 m. 50 de hauteur.
(À suivre.)

Le Tamatave

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