23 décembre 2015

Il y a 100 ans : Les tavy (1)

Lors du vin d’honneur offert à M. le Gouverneur Général Garbit à Tamatave par les notables indigènes de notre ville et de la Province le 10 août dernier, M. Charles Heurtevent, colon indigène de l’Ivoloina, faisait remarquer respectueusement au Chef de la Colonie que, dans la province et en général sur la côte Est, la culture du riz ne se faisait presque exclusivement que par des « tavy », c’est-à-dire des rizières de montagne, à défaut de marais propices à cette culture.
Ce colon, se faisant l’écho de ses compatriotes, demanda, pour eux, un adoucissement à l’arrêté du 12 avril 1913, c’est-à-dire l’autorisation de continuer à faire des « tavy » non pas en forêt mais sur des terrains domaniaux, plaines, coteaux et vallées où ne poussent que des herbes et des arbustes sans valeur, en attendant que l’assèchement des marais susceptibles d’être convertis en rizières puisse se faire d’une manière rationnelle.
Sur le moment même, M. le Gouverneur Général n’a pas cru pouvoir adhérer à cette demande, mais depuis il a minutieusement examiné cette question et, dans une circulaire du 8 octobre, il vient d’accorder dans des conditions bien déterminées la confection des « tavy » aux alentours de certains villages où la culture du riz ne peut se faire que par ce procédé.
Voici quelques passages de cette circulaire très documentée.
« À titre tout à fait exceptionnel et individuel, pour certains villages à proximité desquels une reconnaissance sérieuse de terrains et du régime des eaux aura permis de constater l’impossibilité absolue de la création de rizières irriguées pour tous les habitants ; après enquête sur place par le chef de district, un statut spécial des cultures pourra être déterminé pour chacun de ces villages, par décision du chef de la province soumise à mon approbation avec croquis à l’appui.
« Ce statut comportera, dans des cas très limités, autorisation exceptionnelle pour le village de cultiver le riz de montagne sous les réserves suivantes :
« 1° Les défrichements ne seront autorisés que dans les broussailles sans aucune valeur forestière, situés à distance raisonnable de la forêt et dans la limite des nécessités imposées par les circonstances locales ;
(À suivre.)

La Dépêche malgache

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