11 novembre 2015

Il y a 100 ans : La situation économique à Madagascar (2)

(Suite et fin.)
Il est à noter, toutefois, que c’est l’Allemagne qui a le plus souffert de cet état de choses. Ses importations et exportations ont fléchi de plus de 5 millions en 1914. Le total en avait été, pour 1913, de 11 millions, soit plus du dixième du trafic général d’une île française. Décidément, l’emprise de cet envahissant pays s’étendait partout !
Zéro sera certainement le chiffre à placer cette année en face de son mouvement commercial. Puissions-nous le voir immuablement tel, pendant aussi longtemps que sera honni ce nom abhorré !
Les journaux de notre capitale mènent en ce moment campagne pour l’autorisation à accorder aux tirailleurs malgaches d’être envoyés sur le front. Ces soldats indigènes paraissent sincèrement animés du désir d’aller rejoindre les coloniaux dont les rangs s’éclaircissent ici de plus en plus.
Recrutés dans la classe la plus robuste de la population, ce sont, par atavisme sans doute, des marcheurs infatigables, capables de fournir, plusieurs semaines durant, des marches quotidiennes de 50 à 60 kilomètres. Ils deviennent très vite d’excellents tireurs et, encadrés par les sous-officiers de l’infanterie coloniale, il est à présumer qu’ils se comporteraient vaillamment. On se demande seulement s’ils pourraient supporter la rigueur d’une campagne d’hiver en Europe ? Le chef de la colonie en aurait, dit-on, mis une brigade entière à la disposition de la métropole.
Le loyalisme de nos nouveaux sujets s’est affirmé si fréquemment depuis plusieurs années que l’éventualité du départ de ces troupes indigènes ne saurait causer la moindre appréhension. Il nous resterait les miliciens, suffisamment nombreux pour assurer la police dans ce pays éminemment pacifique.
Le Temps

Avis

Le public est informé que l’Administration locale procède, pour le compte du Ministère de la Guerre, à l’achat de haricots du pays.
Les offres doivent être adressées au Directeur des Finances.
L’Administration n’accepte que les haricots de première qualité (exempts de toutes matières étrangères), blancs, rouges, panachés, bien triés, cuisant bien, de la dernière récolte, livrés en doubles sacs à quai à Tamatave la veille du jour des embarquements.

Le Tamatave

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 38 titres parus à ce jour.

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