15 novembre 2015

Il y a 100 ans : Importation de bétail vivant ou de viande frigorifiée ?

La diminution progressive du troupeau français et la cherté grandissante de la viande préoccupent tout le monde.
Deux remèdes sont proposés : 1° l’importation de bœufs vivants de Madagascar ; 2° l’emploi de viandes frigorifiées.
Il semble bien que l’emploi du premier doive nous conduire à de graves mécomptes. Tout d’abord, les quantités exportées seront très faibles. Ensuite, bon nombre d’animaux périront en route. Et enfin, ceux qui arriveront seront dans un état de maigreur tel qu’on ne pourra pas les employer, au moins dès leur débarquement. Il faudra les réengraisser. Du reste, la République argentine a fait des essais qu’elle n’a pas continués. L’expérience sur ce point a donc parlé. Il n’y a qu’à entendre sa voix.
Reste l’emploi des viandes frigorifiées. Un savant nous a affirmé qu’elles ne pouvaient se manger que rôties. Mais le savant a oublié de regarder du côté de l’Angleterre où une population de 45 millions d’habitants se nourrit en grande partie de ces mêmes viandes. Nos soldats, eux aussi, ont pu se rendre compte que les opinions couramment répandues à ce sujet ne sont que des préjugés.
Il est vrai qu’il faut des bateaux aménagés pour le transport et nous n’en avons pas. Il est vrai encore que les détaillants devront aussi se procurer des appareils spéciaux et qu’à Paris l’emploi des viandes frigorifiées diminuerait sérieusement les bénéfices des « chevillards ».
Qu’importe ? Il n’y a pas là de difficultés insurmontables pour le gouvernement, surtout s’il ne se livre pas, pieds et poings liés, aux gros pontifes du marché de la viande qui lui feront payer très cher leur collaboration et s’il sait envisager les solutions énergiques que commande l’état de guerre.
Il faut absolument, pour la question de la viande comme pour les autres, sortir résolument des sentiers de la routine.
La Dépêche malgache

Au T. C. E.

Un de nos lecteurs nous avait demandé pourquoi le wagon de voyageurs qui accompagnait d’ordinaire le train des marchandises à 5 h. ¼ du matin avait été retiré de la circulation.
Nous avons la satisfaction de lui faire connaître que ce wagon avait été envoyé à l’atelier de peinture, d’où, flambant neuf, il est venu reprendre son service.
Ainsi tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Le Tamatave

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