22 octobre 2015

Il y a 100 ans : Re-port

Pour répondre à l’article du journal Le Tamatave du 1er septembre sur le port, nous tenons à faire savoir que nous ne descendons ni de la lune ni d’ailleurs et que nous n’avons pas dormi comme la Belle si connue, lorsqu’on a discuté les projets du port sur la côte Est.
Il nous est bien libre de présenter des observations qui n’enlèvent nullement le talent de MM. les ingénieurs Bourgougnan et Bidel, si distingués soient-ils.
En somme, un ingénieur présente un amas de connaissances diverses, particulièrement scientifiques, connaissances qui elles-mêmes sont fondées sur l’expérience, la théorie et la pratique.
Mais il y a des choses qui peuvent échapper et il est impossible à un homme, si fort qu’il soit dans sa partie, de tout savoir. Il y a toujours une place pour l’inconnu, l’imprévu.
Le confrère du Tamatave se contente d’encenser MM. Bourgougnan et Bidel, en voulant faire passer notre vieux loup de mer pour un imbécile. Qu’il nous sorte des arguments techniques nous expliquant que nous avons tort, que le projet actuellement adopté est le meilleur et sûr de donner entière satisfaction.
Si le rédacteur du Tamatave ne peut faire cette démonstration, qu’il se taise.
Il est exact qu’il a été fait une enquête de commodo et d’incommodo, pro forma, il y a environ deux ans, mais a-t-on seulement tenu compte des quelques observations faites par les habitants de Tamatave ? Ne leur faisait-on pas plutôt ressortir que, s’ils se montraient hostiles au plan qui leur était soumis, le projet d’un port à Tamatave pourrait être définitivement abandonné ?
Qu’importe, leur disait-on, que ce port donne satisfaction ou non ! on aura dépensé des millions et les Tamataviens en profiteront plus ou moins.
Ce plan primitif soumis au ministère n’a pas été agréé dans son ensemble et, en août 1914, il y a plus d’un an, le Ministre des Colonies nous envoyait M. Bidel, ingénieur, chargé spécialement de l’étude du port.
Nous avons ouï dire que, depuis, ce plan avait subi de notables retouches, mais le public en a-t-il jamais eu connaissance, et a-t-il été appelé à donner son avis ?
Enfin, nous ne souhaitons qu’une chose, c’est que notre vieux loup de mer ait tort et que le port de Tamatave, tel qu’il va être fait, soit l’un des plus sûrs de l’Océan Indien.

La Dépêche malgache

Deux volumes de compilation de la presse à propos de Madagascar il y a 100 ans sont maintenant disponibles. La matière y est copieuse et variée, vous en lisez régulièrement des extraits ici. Chaque tome (l'équivalent d'un livre papier de 800 pages et plus) est en vente, au prix de 6,99 euros, dans les librairies proposant un rayon de livres numériques. D'autres ouvrages numériques, concernant Madagascar ou non, sont publiés par la Bibliothèque malgache - 34 titres parus à ce jour.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire