27 octobre 2015

Il y a 100 ans : Monsieur de Laborderie à Andévorante (2)

(Suite et fin.)
Il nous suffira, croyons-nous, pour dire ici toute notre pensée, de dire qu’il résume en réalité fort bien l’Administrateur colonial moderne, tel qu’on le conçoit volontiers, et qu’on a le droit de souhaiter qu’ils le soient tous, sans exception, c’est-à-dire ne s’en faisant pas accroire, ne se payant pas de mots vides, ennemi de tout verbiage et de protestations inutiles, écoutant, d’ailleurs, plus qu’il ne parle, ce qui est, à notre sens, la preuve d’un esprit pondéré, et la marque forte d’un caractère. Nous revenons, d’ailleurs, volontiers, sur ce vocable qui, suivant nous, le dépeint à merveille ; M. de Laborderie est d’une simplicité correcte et sans afféterie, qui dénote, chez ceux qui la possèdent, la nette conscience de leur valeur personnelle, et la claire vision du rôle délicat qui leur incombe.
Après nous avoir exprimé le regret d’être, pour si peu de temps, parmi nous, notre chef de Province nous a laissé l’espoir qu’il reviendrait pour un temps plus long, dès que le lui permettraient ses occupations au chef-lieu, nous voir et faire, comme l’on dit, plus amplement notre connaissance. Nous en acceptons tous très volontiers l’augure et formons le vœu que sa promesse ne se fasse pas trop attendre. Les colons de la région seront heureux de voir mieux, cette fois, leur administrateur, dont ils connaissent déjà, de réputation, les bonnes intentions à leur égard. L’Administration, que représente si dignement M. de Laborderie, et la population des deux districts d’Andevorante et Aniverano, ne pourront, l’un et l’autre, que gagner à pareil contact. Nous ne cesserons de répéter, d’ailleurs, qu’un des secrets essentiels de ce problème colonial, parfois si difficile à résoudre, c’est la collaboration, sincère et loyale, des deux éléments premiers et vitaux qui tendent à constituer une Colonie. C’est même là, au surplus, presque une vérité de La Palice. Elle a pu, nous le savons bien, passer, autrefois, pour subversive, à Madagascar ; mais les temps sont bien révolus, grâce au Ciel, à notre éminent Gouverneur Général et à nos efforts communs, de théories aussi erronées.
Agréez, mon cher Directeur,
Un abonné.

Le Tamatave

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