19 juillet 2015

Il y a 100 ans : Le service de colonisation à Madagascar (1)

Il est sérieusement question, à Madagascar, de réorganiser le service de colonisation qui, maintes fois déjà, a été remanié. Va-t-il enfin trouver sa forme définitive, comme le voudraient nos compatriotes de cette île ? Il semble bien qu’ils ne peuvent compter sur la prompte réalisation de leur désir, car l’autorité supérieure inclinerait plutôt vers un retour à d’anciens errements qui ont été l’objet de justes critiques.
Un arrêté, en date du 3 août 1906, avait supprimé les services de l’agriculture, des forêts et de la section vétérinaire, et les avait remplacés par un service unique, dit de colonisation, qui comprenait quatre sections : l’agriculture, les haras, l’hydraulique agricole et les forêts. Toutes étaient placées sous l’autorité directe d’un fonctionnaire appartenant à l’hydraulique.
Cette organisation n’avait pas donné de résultats bien satisfaisants. En effet, si l’hydraulique avait pris un grand développement, par contre, l’agriculture n’occupait pas la place à laquelle elle avait droit. Aussi, par un arrêté du 15 janvier 1913, son autonomie a été rendue à la section vétérinaire, et le service de colonisation est resté composé de trois sections : agriculture, hydraulique et forêts, cette dernière seulement pour mémoire, car elle n’aurait, nous dit-on, jamais fonctionné effectivement.
Ces diverses expériences auraient dû, semble-t-il, conduire à une organisation plus rationnelle. Cependant, dans le nouveau projet, on envisagerait, si nos renseignements sont exacts, un retour au primitif état de choses institué par l’arrêté du 3 août 1906 : le service vétérinaire serait de nouveau rattaché au service de colonisation.
On se rend malaisément compte des avantages que l’administration peut trouver à une modification de ce genre. Si l’on en croit les gens à l’esprit mal intentionné, la principale préoccupation de ceux qui suggèrent au gouverneur général d’entrer dans cette voie serait de faire créer un poste avantageux destiné à récompenser les services d’un vieux fonctionnaire, voire même d’un politicien. Il suffira certainement de signaler à la bienveillante attention de M. Garbit les inconvénients de ce retour en arrière pour qu’il reconnaisse la justesse de nos critiques.
(À suivre.)
Jean Peyraud.

Le Courrier colonial

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