28 novembre 2014

Il y a 100 ans : Les arcanes de la maison O’Swald (3)

(Suite.)
La preuve en était que, malgré la tyrannie des administrateurs, on n’avait eu à signaler que des soulèvements sans importance dans le sud, et que, en dépit de l’incapacité, prétendent-ils, des officiers français qui en firent la conquête et des nombreuses circonstances qui auraient pu en disposer autrement, ils se sont laissés soumettre avec la plus grande facilité.
Mais la médaille a son revers. S’ils sont soumis, c’est qu’ils sont indolents et paresseux ; il faudra du temps avant qu’ils puissent donner quelque chose comme main-d’œuvre, mais ils commencent cependant.
Quant aux Européens, ce qui prouvait leur indifférence patriotique, c’était la considération qu’ils avaient pour les Allemands qui étaient devenus les rois de Tamatave. Ils étaient à la tête de tous les sports, tout le monde les saluait bien bas. Les Européens étaient trop dominés par les soucis matériels trop terre à terre, incapables de sentiments élevés ; il leur était aussi indifférent que ce fût la France plutôt que l’Allemagne ou qu’une autre nation qui fût maîtresse chez eux.
Enfin, la quatrième partie était pour eux la plus importante ; elle était aussi plus développée que les autres. Elle comprenait une multitude de détails minutieux sur tous les lieux considérés comme stratégiques ou qui pouvaient le devenir.
Ils commençaient par une diversion sur le port de Tamatave et les polémiques dont il avait été l’objet.
Puis venaient ceux de Diégo-Suarez et de Majunga accompagnés eux aussi de photographies, cartes, plans, avec force légendes explicatives. Après la description détaillée de Tananarive, les auteurs du rapport faisaient voir comment, avec peu de ressources, les Malgaches, pour peu qu’ils eussent été intelligents, auraient pu interdire à tout jamais l’entrée d’une armée ennemie sur le sol de leur patrie, et comment ils auraient pu mettre à profit les fautes soi-disant commises par les officiers français lors de la conquête de l’île et se servir des accidents du terrain pour faire de la capitale une place inexpugnable.
(À suivre.)

Le Tamatave


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