27 novembre 2014

Il y a 100 ans : Les arcanes de la maison O’Swald (2)

(Suite.)
Ils ajoutaient que les Européens ou assimilés pouvaient parfaitement en faire autant et gagner bien plus qu’eux par la même méthode, mais qu’ils étaient trop inconstants et pas assez économes.
Naturellement, ils ne s’y étaient pas oubliés et exposaient avec orgueil leur prépondérance commerciale. Toute la ville, disaient-ils, était inondée de leurs produits car leurs meilleurs clients étaient les Chinois et les Indiens. Puis venaient de longs détails sur la situation matérielle des planteurs et des colons, sur l’élevage des bestiaux et les richesses du sol.
La deuxième partie faisait connaître l’organisation administrative de la Colonie et sa géographie physique et politique très détaillées. Jugeant les autres d’après eux-mêmes, ils représentaient le pauvre colon tyrannisé par les administrateurs qu’ils comparaient aux mandarins chinois. L’administrateur, du haut de sa hauteur, manifestait du mépris pour le colon qui répondait par la haine. Puis ils s’étendaient longuement sur l’immoralité des uns et des autres, des premiers surtout qu’ils opposaient à leurs fonctionnaires honnêtes et vertueux. Ils racontaient aussi un tas d’histoires de concussions, de vols et d’autres actes malhonnêtes plus ou moins réels.
Ce qui était le plus curieux, c’est que tout cela était accompagné de noms propres qui ne pouvaient que médiocrement intéresser ceux à qui le rapport était adressé.
Ils terminaient enfin en montrant les complaisances que l’administration avait à leur égard, se vantaient de faire la fraude impunément et nommaient les commerçants un tel et un tel, citoyens français condamnés eux à tant d’amendes, ce qui prouvait, disaient-ils, la crainte que les Français avaient des Allemands.
C’est dans cette partie qu’ils avaient énuméré les attaques dirigées par les journaux de l’île contre les gouverneurs généraux.
Dans la troisième partie, ils analysaient les caractères et les mœurs des races multiples qui constituent la population de la colonie. Ils constataient que les indigènes étaient d’un caractère doux et fort peu belliqueux ; ils étaient incapables de la moindre insurrection sérieuse.
(À suivre.)

Le Tamatave


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