13 novembre 2014

Il y a 100 ans : Les anonymes du « Journal de Madagascar » (4)

(Suite.)
Arrivons au dernier fait, cause de cette polémique.
Après la protestation à lui transmise par les commerçants de Tamatave le 15 septembre dernier, ne trouvant pas dans notre législation de dispositions suffisantes pour autoriser les mesures qui lui étaient demandées, M. Picquié en a référé au gouvernement de Bordeaux qui a dicté les mesures prises par arrêté du 1er octobre, signé par M. Picquié.
Ce n’est donc pas M. Garbit qui a pris cet arrêté, sur le vu de la dépêche transmise le 29 écoulé, par les Commerçants Jullien.
Le comité des cinq, qui a rédigé les articles du Journal de Madagascar du 4 courant, savait tout cela ; mais comme précisément ce n’est pas par excès de bonne foi qu’ils pèchent, ils ont cru favorable, tout en étant… désagréables à M. Picquié, de le brouiller avec M. Garbit.
Fidèles disciples de Basile, ils ont suivi, à la lettre, sa maxime : calomniez ! il en reste toujours quelque chose.
Seulement ils ont été aussi maladroits que malhonnêtes.
Ils ont fait l’injure à M. Garbit de le croire aussi inconscient, d’aussi petit esprit qu’eux-mêmes, et ils ont rendu là un singulier hommage à sa haute intelligence, à la droiture de son caractère, et à sa grande valeur comme homme de gouvernement, de tout quoi il a donné des preuves manifestes et indiscutables pendant son intérim à la Réunion.
Une autre preuve que la dépêche signée Jullien du 28 septembre est purement tendancieuse et sciemment mensongère, est que les marchandises adressées à la maison O’Swald et apportées par le Natal ont été débarquées à Tamatave le 11 septembre, avant la protestation des commerçants du 15 septembre et que, depuis, il n’en est pas arrivé d’autres, car le Djemnah n’a rien apporté.
Or les marchandises arrivées par le Natal n’ont pu être délivrées à la maison O’Swald pour deux motifs : d’abord parce que l’expéditeur de Londres a fait défense par câble, aux M. M., de leur livrer ces marchandises, et ensuite parce que l’Administration supérieure, qui n’avait pas attendu, pour agir, la protestation des commerçants de Tamatave, avait donné l’ordre de mettre sous séquestre toute marchandise pouvant leur être adressée.
 (À suivre.)

Le Tamatave


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