29 août 2014

Il y a 100 ans : Les progrès de l’agriculture à Madagascar (3)

(Suite.)
Tout en conservant les procédés de riziculture dont ils héritèrent de leurs ancêtres, les indigènes ont réalisé, à l’instigation de l’administration, de réels progrès, particulièrement aux environs de Tananarive. D’autre part, l’extension des travaux d’hydraulique agricole a augmenté les surfaces disponibles, aptes à la production du riz.
Ces plantations n’occupent pas seulement les bas-fonds et les marais ; elles s’étagent sur le flanc des collines, grâce à d’ingénieux travaux de terrassement.
Sur les côtes de l’île, 60 000 hectares sont plantés en manioc. La culture de la pomme de terre, qui date seulement de l’occupation française, a pris une grande extension. Elle fait de plus en plus partie de l’alimentation de l’indigène et l’élevage du porc, de jour en jour plus prospère, utilise des quantités considérables de ce tubercule.
On peut citer encore, comme cultures secondaires, la patate, le maïs, le haricot, le tabac, le chanvre, presque tous les légumes d’Europe qui viennent fort bien sur les hauts plateaux, enfin de blé qui réussit particulièrement dans la région du Vakinankaratra.
C’est qu’en effet les indigènes ont été amenés, sitôt les bas-fonds mis en culture, à étendre leurs rizières sur les versants par un système de gradins successifs exigeant beaucoup de travail, comme celui qui couvre toute la montagne dominant Betafo.
Ainsi les hauts plateaux fournissent aux décortiqueries, pour être consommé dans la colonie ou exporté, un riz de très bonne qualité dont l’abondance est due, à la fois, aux conseils et aux travaux de l’administration et à l’habileté des cultivateurs indigènes. Les colons européens qui possèdent des rizières les font cultiver par des indigènes qui sont, en quelque sorte, leurs métayers.
Si, dans l’Imerina et le Betsileo, notre œuvre s’est surtout bornée à étendre, en les perfectionnant, les modes de culture des indigènes, l’agriculture n’en a pas moins pris un remarquable développement par la création d’un système d’irrigation moderne et scientifique et par l’industrialisation de produits qui n’étaient autrefois cultivés que dans la limite des besoins de la population.
 (À suivre.)
A. Lemaire

Le Courrier colonial


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