27 juillet 2014

Il y a 100 ans : Une île enchanteresse

Quelqu’un se rappelle-t-il encore aujourd’hui que Nossi-Bé a été le premier jalon planté – voici déjà soixante-dix ans – en vue de la reconstitution de notre empire colonial dans l’océan Indien ?
Absorbée dans l’ensemble du gouvernement malgache, elle est peu connue aujourd’hui en France. Pour beaucoup de nos concitoyens, le séjour qu’y fit, il y a neuf ans, l’escadre russe dans son périple vers la catastrophe de Tsou-Shima, leur révéla l’existence même de Nossi-Bé. Plusieurs marins désertèrent ; mais l’île est exiguë (elle a moins de 30 000 hectares) : aussi furent-ils vite rattrapés et souvent pendus aux vergues.
Nossi-Bé mérite mieux que ce souvenir pénible. C’est une terre enchanteresse qui attirerait aussurément, si elle était plus connue, les touristes amateurs de beautés naturelles.
Hell-Ville, la « capitale », s’étage, gracieuse et boisée, au fond d’une petite baie. Ses pittoresques maisons, dont plusieurs bâtiments en pierre datent de l’amiral Hell, sont ombragées de grands arbres d’essences variées, où dominent le natte, le badamier et le cocotier.
À 1 kilomètre à peine en arrière est un village dont les paillotes, construites sur des poutres, laissent un espace libre de 1 mètre entre le sol et le plancher. Le long de la « rue » principale, des artistes indigènes tissent des pagnes multicolores et des chapeaux de paille.
À l’autre bout de l’île, on trouve Ambatoron, petite localité de 1 700 habitants, blottie au fond d’une de ces anses nombreuses dont la côte est découpée. Elle est curieuse avec ses maisons arabes, témoins d’une domination passée, et ses ruelles tortueuses sur lesquelles avancent les toits.
La végétation est exubérante dans cette île fertile et les ravages des cyclones y sont vite réparés.
Malheureusement, l’évaporation des eaux de nombreux ruisseaux, la Bia, la Tanoë, la Comoë, entretient dans la forêt une humidité malsaine. En revanche, les effets de lumière au soleil couchant y sont merveilleux. Partout se combinent des panoramas de montagnes, de forêt et d’océan, d’une harmonie prenante.
Il serait facile d’assainir cette petite Suisse tropicale et d’y organiser des installations confortables qui attireraient le touriste et feraient la richesse de l’île.

Le Courrier colonial


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