1 avril 2014

Il y a 100 ans : Les inondations à Madagascar

Les pluies torrentielles tombées à Madagascar, dues notamment aux effets lointains de deux cyclones évoluant dans le canal du Mozambique, ont causé aux habitations, aux récoltes et aux voies de communication des dégâts importants qu’un câblogramme, mentionné ici, a brièvement annoncés, il y a trois semaines.
Tout autour de Tananarive, les rivières ont débordé et les vallées se sont trouvées changées en immenses lacs.
Les digues, trop basses, ont vite été noyées et ont même cédé en plusieurs endroits.
À Tananarive même, plusieurs maisons mal construites se sont effondrées, causant des accidents de personnes ; le mur de soutènement de la cour du palais du premier ministre s’est écroulé.
La voie ferrée de Brickaville à Tananarive a été coupée par une série d’éboulements successifs qui ont interrompu la circulation des trains.
Tananarive a manqué par suite de bois et de charbon.
On a pu assurer le transbordement des voyageurs et des courriers qui n’ont pas subi de retards trop importants.
Sur les routes de l’Ouest, du Nord et de Miarinarivo, les inondations ont rendu la circulation extrêmement difficile.
La route de Fianarantsoa à Mananjary a été plus atteinte et la circulation normale s’est trouvée interrompue assez longtemps, moins cependant que sur la route du Sud où le remblai qui conduit au pont de Tsiafahy a cédé sous la pression des eaux et a été, en partie, emporté. Il faudra un mois environ pour pouvoir rétablir la circulation.
Heureusement les travaux du chemin de fer d’Antsirabe n’ont pas été trop endommagés ; les dégâts sont de minime importance.
Presque toutes les rivières côtières ont débordé et le jardin d’essais d’Ivoloina a été complètement submergé.
Au moment du départ du courrier on ne signalait pas encore de dommages considérables dans les provinces.
Les deux tremblements de terre qui ont été ressentis dans la province de Betroka, à Beninetra et que nous avons annoncés dans notre numéro de mardi dernier, n’ont heureusement causé aucun accident.
Tout de monde a fait son devoir, devant la perspective d’un désastre possible.
À Tananarive, la troupe réquisitionnée depuis la première heure a prêté son précieux concours. Officiers et soldats, de l’avis unanime, ont été admirables de dévouement.

Le Courrier colonial


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