6 mars 2014

Il y a 100 ans : Lettre de Tananarive

3 janvier 1914.
Monsieur le Directeur,
Dernièrement, vous déploriez dans le Courrier colonial l’obstination que mettent les pouvoirs publics à empêcher Madagascar de contracter un emprunt.
La situation florissante de la colonie, qui lui permet d’entreprendre certains travaux, est la principale raison donnée à l’appui de ce refus. Mais on devrait considérer que, malgré l’opportunité des travaux entrepris, il serait désirable de mettre à exécution un programme plus étendu.
On a pu évidemment, avec les ressources actuelles, entreprendre des travaux déjà intéressants ; mais seul un emprunt permettrait de doter la colonie de tout l’outillage économique qu’exige son développement.
Les centaines de kilomètres de chemins de fer nécessaires pour le présent et encore plus pour l’avenir ne peuvent être établis aussi rapidement qu’il le faudrait avec les ressources ordinaires du budget.
Un emprunt, seul, permettrait de procéder, dans le minimum de temps, à l’exécution de ces travaux et, en même temps, de mettre à la charge des générations futures la quote-part qui leur revient dans les dépenses dont elles bénéficieront légalement.
La difficulté de recruter la main-d’œuvre utile pour l’accomplissement de ces travaux n’est pas une raison bien sérieuse. Si, en effet, l’ouverture de nombreux chantiers sur un même point des travaux à exécuter peut nuire aux exploitations agricoles, la répartition de ces chantiers dans des régions suffisamment éloignées les unes des autres écarte le danger de voir les indigènes déserter les exploitations.
La situation de la colonie et l’accroissement constant de ses ressources constituent des garanties sérieuses pour les capitalistes qui apporteraient leur concours financier à Madagascar.
Aussi voulons-nous espérer ici que cette mauvaise volonté des pouvoirs publics ne sera pas éternelle et qu’ils donneront à notre colonie toutes facilités pour compléter son outillage économique.
Labrousse.

Le Courrier colonial


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