12 mars 2014

Il y a 100 ans : La transformation de Tananarive (2)

(Suite et fin.)
Toujours dans le même ordre d’idées et à la fois pour perpétuer la mémoire d’un indigène, qui rendit à sa patrie malgache des services éminents, et pour conserver un des rares monuments que nous ait laissés la royauté hova, le gouverneur général a fait entièrement restaurer le tombeau du premier ministre Rainihara et de sa famille, laissé jusque-là dans le plus déplorable état d’abandon et de ruine. Autour de ce monument a été tracé un jardin public qui viendra heureusement égayer le populeux faubourg d’Isotry.
Enfin, les derniers restes de l’immense butte qui, au temps de la domination hova, séparait la Résidence du reste de la ville, ont définitivement disparu. C’est le terme d’un travail commencé dès la prise de Tananarive, continué par le percement de l’avenue de France, par la construction des immeubles du Gouvernement de part et d’autre de cette avenue, achevé par l’aménagement sur les espaces libres de deux jardins qui donnent accès à la Résidence.
Aujourd’hui, la ville basse prend tournure et, d’ici une dizaine d’années, une véritable cité moderne aura surgi du sol bouleversé de l’avenue Fallières et de l’avenue de la Gare. Déjà la physionomie de la ville future apparaît et le plan se dessine avec netteté dans ses grandes lignes. Pendant plusieurs mois, l’œil ne pouvait rien distinguer au milieu de cet amas de bois, de pierres et de fer que constituait le chantier de l’avenue nouvelle. Aujourd’hui que le déblaiement est effectué, que les divers matériaux de l’entreprise ont reçu leur destination, il est permis de se rendre compte du travail accompli et le coup d’œil d’ensemble est satisfaisant.
Avec ses toits aux tuiles rouges, ses maisons rouges à vérandas aux nombreuses colonnes et à péristyles, transparaissant au travers des arbres d’un vert presque noir, Tananarive donne l’impression de ces cités tranquilles de la mer Noire ou de la Côte d’Asie Mineure, nonchalamment étendues au bord de la mer aux pieds de leurs collines rouges, couronnées de noirs cyprès qu’elles bordent de la frange de leurs toits roses.
E. Labrousse.

Le Courrier colonial


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