11 mars 2014

Il y a 100 ans : La transformation de Tananarive (1)

Le voyageur, qui arrive pour la première fois à Tananarive, tout comme l’administrateur résident, que ses affaires ont tenu éloigné plusieurs années de la capitale, sont, l’un et l’autre, également frappés de l’agréable transformation qui a fait du chef-lieu de la colonie une cité de parcs et de jardins où l’œil aime à se reposer sur une végétation verdoyante qui égaie les différents quartiers de la ville. C’est, en effet, surtout depuis quatre ans, que l’administration de M. Picquié s’est attachée, suivant un plan d’ensemble méthodique, à agrémenter la ville de jardins et d’espaces libres.
L’idée qui présida à ces créations fut d’assainir et d’égayer la ville par la transformation en jardins publics de tous les bas quartiers, jusque-là terrains à rizières, marécages ou dépotoirs communs, véritables foyers d’infection et nids à microbes. C’est en application de cette idée qu’avait été entreprise la création du square d’Ambohijatovo, dont les allées furent retracées et dont le plan primitif fut élargi.
Ce square, ainsi transformé, occupe la place d’un des quartiers les plus sordides de la vieille ville. À la demande de la commission municipale il a reçu le nom de square Poincaré.
L’avenue qui le continue à travers l’ancien marais, récemment comblé pour la construction de la gare, est en voie d’achèvement. Elle a été plantée de beaux arbres, des deux côtés des allées charretières. Au centre, de belles pelouses recevront des corbeilles de fleurs. Cette voie d’accès à la gare, digne de l’édifice auquel elle mène, ne pourra que donner au voyageur fraîchement débarqué la meilleure impression sur la capitale des souverains hovas, déjà si transformée que la reine Ranavalo, elle-même, ne la reconnaîtrait plus.
Cette promenade peut, en effet, dès maintenant rivaliser avec les plus belles allées de nos grandes villes.
Poursuivant son œuvre d’assainissement et d’embellissement, M. Picquié a prescrit de combler et de niveler l’ancienne rizière de la reine, marécage infect et bourbeux, appelé place Richelieu, qui n’avait guère de place que le nom. Sous peu, un superbe square verdoyant, qui ne le cédera en rien au square Poincaré, remplacera le cloaque d’antan.
(À suivre.)

Le Courrier colonial


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