6 février 2014

Il y a 100 ans : Le développement agricole de Madagascar (2)

(Suite.)
Le Sambirano est plus fertile : environ 1 200 hectares ont été plantés en manioc, toutefois il n’est pas possible de cultiver indéfiniment ce produit sur le même sol. Une rotation s’impose pour laquelle la canne à sucre est tout indiquée. Mais elle ne peut s’accommoder des huit mois de sécheresse de cette contrée et il faut dériver les eaux du Sambirano pour fertiliser la terre, qui n’est arrosée qu’en temps d’inondation.
L’administration s’est préoccupée de donner satisfaction aux demandes des agriculteurs de la plaine située entre Antsirabe et Betafo, qui, eux, se plaignaient d’avoir à souffrir, chaque année, des inondations de l’Andrantsay, dont le cours doit être canalisé et régularisé jusqu’à son déversoir près de Betafo.
Avant notre arrivée dans la colonie, les souverains hovas avaient fait exécuter des travaux importants d’aménagement des eaux. Les digues que l’on rencontre tout le long de l’Ikopa et des autres fleuves de la province de Tananarive témoignent d’une remarquable continuité de vues et constituent certainement l’œuvre la plus considérable parmi les travaux d’hydraulique agricole qui ont été effectués dans la Grande Île par les indigènes. On aurait pu concevoir un autre aménagement des eaux, plus rationnel, ne nécessitant pas l’établissement des digues et la création de véritables réseaux de canaux d’irrigation, de drainage et de colmatage. Mais l’endiguement est la conception qui s’est le plus facilement présentée à l’esprit des peuples, bien qu’il présente les inconvénients suivants : exhaussement du lit du fleuve qui est resserré entre ses digues et qui arrive à couler sur une crête au lieu d’occuper un thalweg ; accumulation dans les parties basses des eaux des plaines environnantes qui, ne pouvant regagner le lit du fleuve plus élevé, envoient par infiltration un supplément d’eau nuisible dans les rizières.
Si, en outre, les digues cèdent, comme il arrive parfois, les eaux causent des dommages, parfois irréparables, aux propriétés avoisinantes. Il faut donc les placer sous la surveillance et le contrôle rigoureux de l’autorité technique.
(À suivre.)

Le Courrier colonial


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