17 janvier 2014

Il y a 100 ans : Rectification (1)

Monsieur le Directeur du Tamatave,
Votre numéro du 4 octobre reproduit sous le titre Exécution Capitale un article de la Dépêche de la Réunion qui s’élève contre l’honneur fait à certains criminels en les fusillant comme des braves, alors que la Veuve inspire plus de terreur aux assassins.
Le rédacteur de l’article veut nous prêter la guillotine de la Réunion.
J’estime qu’il est inutile de nous envoyer cet instrument avec le Deibler de l’île voisine. Il n’y a qu’un moyen de punir cruellement les assassins malgaches ; qu’ils soient exécutés par le fusil ou par la guillotine à Madagascar ou ailleurs, peu leur importe ; en fatalistes, ils se laisseront conduire à la guillotine avec la même indifférence que si leur sort est réglé au poteau d’exécution.
Mais ce qu’ils craignent, c’est le séjour définitif de leurs restes mortels ailleurs que sur la terre de leurs ancêtres, surtout, s’ils sont certains à l’avance que leur famille ne sera jamais autorisée à les faire transporter sur la terre natale.
Ceux qui ont connu l’humilité et l’insistance des familles des Hova décédés en exil à la Réunion, sollicitant du général Galliéni la faveur de faire exhumer les dépouilles mortelles de leurs parents, afin de les transporter à Madagascar pour y être déposés dans leurs tombeaux, seront certainement de mon avis.
Il en est de même de ceux qui ont assisté au débarquement de ces cercueils en mai 1902.
Voulez-vous me permettre en outre de redresser une double erreur au sujet de l’article de la Dépêche que je vous signale.
À la fin de cet article je lis que « Rainibetsimisaraka, héros de l’indépendance madécasse, que la France fit fusiller pour s’en débarrasser tomba crânement sous nos balles, debout, le chapeau en main, saluant d’un dernier et tragique défi nos officiers. » Il y a dans cette phrase deux erreurs : Ranibetsimisaraka était un brigand et non pas un héros, il n’est pas mort fusillé, mais atteint de pneumonie double.
1° Rainibetsimisaraka n’a jamais été un héros de l’indépendance madécasse comme le ministre patriote Ramandriamampandry, qui a été fusillé à Tananarive en 1896 ni comme Rabozaka et Rabezavana, les deux chefs de rebelles qui firent leur soumission, le premier en février 1898, le 2e en mai 1897 (Histoire du royaume Hova par Malzac).
(À suivre.)
Le Tamatave


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