14 novembre 2013

Il y a 100 ans : M. Astor

C’est un vieux Malgache qui vient de disparaître avec M. Astor ; arrivé dans la Colonie en 1885, en même temps que M. Savaron aîné, il comptait 28 ans de service à Madagascar.
Affecté en 1896, après avoir passé dans divers services, au Contrôle Financier, il fut demandé, au cours d’une inspection, par M. François, alors Secrétaire Général à Tamatave, comme chef de Cabinet.
Il n’occupa d’ailleurs ces fonctions que quelques mois et rentra dans le Service des Finances où il devait rester jusqu’en 1906. Entretemps, en 1899, il supportait la responsabilité des divulgations d’un haut fonctionnaire (M. David) au député Vigné d’Octon, jusqu’au jour où, son innocence reconnue, le Général Gallieni lui rendait toute sa confiance.
En 1906, il entrait dans le cadre des administrateurs et exerçait successivement les fonctions de chef de province à Majunga, Nossy-Be, Mayotte et Fianarantsoa.
Appelé enfin à l’intérim de la Direction des Finances pendant l’absence de M. le Gouverneur Garbit, il se signalait encore dans ce dernier poste par un dévouement de tous les instants, tout en restant souriant et affable à tous ceux qui l’approchaient.
Il ne comptait que des amis, à l’exception d’un fonctionnaire rancunier et jaloux qui ne lui pardonna jamais certaine pétition de la population de Majunga, dont l’origine spontanée lui parut trop humiliante pour qu’il n’y cherchât pas des calculs et des manœuvres intéressées.
M. Astor venait de remplir une mission confidentielle à Aniverano ; nous savons qu’il avait été révolté dans sa conscience d’honnête homme et sa dignité d’administrateur par la confirmation de faits révoltants que nous avions révélés. Et il attendait impatiemment les poursuites judiciaires que comportent les actes de sauvagerie sont s’est rendu coupable l’un des fonctionnaires en particulière faveur auprès de M. Picquié.
Nous voulons parler de la torture au fer rouge appliquée à la plante des pieds et sous les bras à un misérable boto, au cours d’une information, pour obtenir des aveux.
Il faut espérer que le suprême effort de cet homme probe et conscient ne sera pas perdu ; nous y aiderons au besoin.
Le Progrès de Madagascar

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