27 novembre 2013

Il y a 100 ans : Les grands voyageurs

[…]
Cet inlassable Louis Carpeaux, qui porte un si beau nom, revit, dans un troisième volume, non moins heureusement illustré, son existence aventureuse et amoureuse de Madagascar. Petites Ramatous est un livre plus charmant que les deux précédents ; ici moins de dangers, des plaisirs fréquents, des tendresses féminines, des mélancolies devant les vieux tombeaux, des soirs d’extase et des matinées d’aurore, le charme d’une poésie lointaine et primitive[1]. Ce volume est le complément gracieux d’une série d’œuvres où le réalisme des conquêtes se mêle au lyrisme des vastes horizons, et qui témoignent combien ce jeune et courageux coureur des grandes routes exotiques a de belle humeur et de talent.
Le Temps

L’Empereur !

Les voyageurs qui circulent actuellement dans le district de Fianarantsoa ne sont pas peu étonnés de rencontrer à chaque instant des restes d’arcs de triomphe, des arbustes et des bananiers desséchés, indiquant le passage d’un personnage de grande importance.
Le Gouverneur Général étant à Tananarive, on se demande quel peut bien être la supérieure autorité qui laisse ainsi des traces derrière elle : c’est tout simplement le chef du district !
Ainsi donc, en 1913, après dix-huit années d’occupation, en pleine Colonie française, un fonctionnaire peut se permettre de tels abus de pouvoir.
C’est révoltant de cynisme.
Mardi, 21 octobre dernier, toute la population de la région de Vohiparara était rassemblée par ordre pour attendre le Chef. Le Chef ne vint pas. Peu habitué à se lever de bonne heure, il avait raté le départ de l’automobile à 6 heures du matin.
Le voyage étant remis à plus tard, les indigènes recommenceront leurs déclarations pour la date fixée à nouveau.
Pour cette parade de vanité, toute la population d’un district est sur les dents, ne travaille plus ; elle se tient prête à recevoir l’Empereur.
Si un malheureux Colon… n’insistons pas, le Colon n’en vaut pas la peine.
Le Progrès de Madagascar



[1] Louis Carpeaux : Petites Ramatous (B. Grasset, éditeur).


Madagascar il y a 100 ans - Janvier 1913 est disponible :
en version papier (123 pages, 10 € + frais de port)
en version epub (4,99 €).

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