27 août 2013

Il y a 100 ans : La reine Ranavalo à Paris

Ranavalo, l’ex-reine de Madagascar, est arrivée à Paris. À peine installée, elle a reçu la visite d’un de nos confrères qui l’a interrogée sur ses impressions et ses sentiments actuels. La petite reine n’est pas bien gaie, et quand elle parle, on croirait, paraît-il, qu’elle fait un effort qui la fatigue :
« On a dit que j’étais contente de mon sort, continue la reine, que j’aimais Paris. Oh ! non, Monsieur, je n’aime pas Paris : il est trop vif (sic). Je ne suis pas habituée à cette vie-là. J’aime les Français, qui ont rendu de grands services à mon peuple et qui ont été bons pour moi. Hélas ! le gouvernement de la République peut, par ses libéralités, me faire oublier une couronne, mais pas un berceau ! »
À une autre question, elle réplique :
« J’aime la campagne, parce que je n’ai qu’une affection : la solitude. »
Une des distractions de Ranavalo est la lecture.
« Je lis des pièces de théâtre. Je les lis toutes, mais je ne vais pas aux représentations. Je ne fais pas de promenades en auto non plus. Je voudrais toujours marcher. C’est là mon sport de prédilection.
À Tananarive, je faisais plusieurs fois, au palais, le tour du parc, qui était immense. Mon parc ! Où est-il maintenant ? Il y a des maisons comme ici, m’a-t-on dit, à Tananarive. »
Ce souvenir attriste quelque peu l’ex-reine et, regardant une photographie de son ancien parc royal, elle ajoute :
« Ma mère m’endormait sur cette pelouse, au pied de ce palmier… Voyez cet oiseau de paradis qui est là. C’est Kick-uit, du moins je lui avais donné ce nom. Il venait manger dans ma main ; une balle l’a tué. Oh ! je l’aimais bien ; un jour, mon père… »
La reine s’arrêta, une larme perla au coin de sa paupière… et notre confrère, tout ému, se retira laissant l’ex-reine à ses lointains souvenirs…
Le Rappel

Brillant succès à signaler

D’une correspondance de la Réunion, nous apprenons que, aux examens pour le brevet élémentaire qui ont eu lieu à St-Denis, Mlle Marianne Le Garrec a été reçue la première sur soixante candidats.
C’est un succès pour Tamatave et aussi pour les excellentes maîtresses qui ont su à ce point développer les dispositions naturelles de leur élève.

Le Tamatave

Madagascar il y a 100 ans - Janvier 1913 est disponible :
en version papier (123 pages, 10 € + frais de port)
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