21 janvier 2013

Il y a 100 ans : Le tableau d'avancement


On nous écrit :
Tananarive, le 20 janvier 1913.
Monsieur le Rédacteur en chef,
Les promotions dans les Services locaux de la Colonie qui viennent d’être faites à l’occasion du premier janvier doivent rappeler aux élus de promotion de juillet dernier la mesure inique et préjudiciable dont ils ont été victimes de la part du Gouverneur Général actuel.
On se souvient que le Gouverneur Picquié était présent à Tananarive le premier juillet dernier et pouvait par conséquent faire les nominations à cette date. Il s’en garda bien et ce ne fut que le dix seulement que les promotions sortaient des cartons ; des ordres avaient été donnés de les y conserver jusqu’à cette date. Quels pouvaient donc être les motifs de ce retard ??? Parce que tout simplement deux jeunes commis de 3e classe des Services civils à Tananarive ne réunissaient l’ancienneté pour être promus que le dix juillet !!! Pour être agréable à deux enfants de la maison il fallait sacrifier l’intérêt de 103 (je dis bien cent trois) agents méritants !!!
Le Gouverneur Général pouvait faire remonter l’ancienneté de ceux-ci au premier juillet sans qu’il en coûte un centime de plus au Budget local, il n’a pas voulu le faire, pourquoi ?? C’est qu’alors les deux personnages importants qu’on voulait avantager auraient été primés pour la prochaine fois !! Remarquez d’ailleurs que les dernières promotions ont été faites à la date du 16 janvier pour compter du premier dudit, ce qui prouve qu’on aurait pu faire de même en juillet, mais, encore une fois, il fallait… protéger les… faibles !
Le préjudice causé à de nombreux agents est très sensible car beaucoup d’entr’eux pouvaient être proposés pour un nouvel avancement en janvier 1914 et figurer au tableau d’avancement ad hoc tandis qu’après cette injustice, ils ne le peuvent plus et sont obligés d’attendre au premier janvier 1915 au minimum avant de pouvoir prétendre à un avancement, c’est-à-dire un an plus tard.
Il me semble que lorsqu’on est si susceptible et que l’on ne veut pas être critiqué on ne se permet pas de semblables actes de bas favoritisme. – C’est mesquin et indigne du représentant d’un Gouvernement dit de Justice et d’Égalité
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Rédacteur en chef, l’assurance de mes sentiments dévoués.
Un adjoint des Services Civils.
Le Progrès de Madagascar

Extrait de Madagascar il y a 100 ans. Janvier 1913.
L'ouvrage est disponible :
en version papier (123 pages, 10 € + frais de port)
en version epub (4,99 €).

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