17 août 2012

Madagascar dans la rentrée littéraire

En fouinant dans la masse des romans de la rentrée, il faut bien qu’on tombe sur quelques mentions de Madagascar, même si aucun livre, apparemment, n’est centré sur la Grande Île. Apparemment, car nous n’avons survolé qu’un quart des ouvrages annoncés, et quelque chose a pu nous échapper.
Mais pas Peste & Choléra (Seuil), où Patrick Deville raconte la vie d’Alexandre Yersin, découvreur du bacille de la peste en 1894 à Hong Kong, alors qu’il était attaché à l’Institut Pasteur et qui, ensuite, passe un peu de temps à Madagascar. On lui a demandé de « partir aussitôt que possible pour Diego-Suarez étudier le microbe des fièvres bilieuses ». Il y a quelques jours, Patrick Deville évoquait pour nous, par téléphone, ce bref épisode (un peu plus d’une page) qu’il juge révélateur du bonhomme : « En fait, c’est un moment assez intéressant dans sa vie. Yersin, c’est l’exemple même du type qui très vite en a marre. Après Hong Kong, on a l’impression qu’il fait ça pour faire plaisir aux pasteuriens et qu’ils arrêtent de l’emmerder. Alors que c’est immense : il est le premier homme à faire l’étiologie de la peste, qui n’est pas rien. Et, donc, à ce moment-là, il ne rentre même pas en Europe, il envoie des bacilles dans des fioles et il écrit même à Roux et à Calmette, c’est dans le livre : je pense que vous arriverez bien à vous démerder avec ça. Il n’a pas du tout envie de continuer et on l’envoie en mission à Madagascar où il va en traînant les pieds. Il prétend que ça n’a pas d’intérêt, qu’il n’y a rien, que ce n’est certainement pas de la fièvre bilieuse, etc. En fait, il détourne complètement sa mission scientifique et bactériologique et il s’intéresse beaucoup plus, à Madagascar, à l’agriculture et à l’arboriculture. Il prépare sa prochaine carrière… »
Madagascar, c’est une flore exceptionnelle. La vanille chez Franck Andriat (Bart chez les Flamands, Grand miroir) : « mirabelles flambées au rhum et vanille de Madagascar ». La vanille aussi, malgré le titre, chez Olivier Bouillère (Le poivre, P.O.L.), où se développent des projets de vanille soluble : « Elle est heureuse pour Grégory s’il aime son succès, s’il peut continuer à passer du temps à Madagascar qu’il a toujours adoré et ça semble être le cas, avec une femme qui soit pour lui. »
Un autre produit de l’agriculture est à l’honneur pour Régis de Sa Moreira (La vie, Au diable vauvert), mais sur un marché où la narratrice achète des haricots, des concombres, des figues et des petits fruits succulents : « Ça s’appelle des lychees. Je n’en ai pas remangé depuis mon séjour à Madagascar. »
Et les vertus des plantes médicinales ont leur réputation dans La véritable vie amoureuse de mes amies en ce moment, de Francis Dannemark (Laffont), où Muriel, endocrinologue, n’est pas de bonne humeur : « Je ne sais pas ce qui m’a énervée le plus aujourd’hui, dit-elle, les patients qui ne viennent pas sans prévenir, ceux qui viennent mais pour me demander si on peut se procurer ici un mélange de plantes malgaches et magiques qui fait perdre dix kilos en une semaine ».
Quelques personnages de Malgaches passent par là. Pendant la Seconde guerre mondiale : les bataillons de soldats français venus d’Afrique, en première ligne, sont décimés. Morts, blessés et prisonniers : « Les nègres, les Malgaches et les Indochinois y sont les plus nombreux. » (Tierno Monénembo, Le terroriste noir, Seuil.)
Ou à travers la gentillesse d’une femme qui « laissait passer les bouteilles » dans Escalier F, de Jeanne Cordelier (Phébus) : « Derrière la vitre une négresse, comme dit Andrée, tout habillée de blanc, nous a ouvert. On se connaissait toutes les deux, elle était de Madagascar ».
Il est question de relation conjugale chez Lorenzo Cecchi (Nature morte aux papillons, Castor astral). Il attribue à Dresler, personnage secondaire, une « “vie sentimentale difficile” qu’il mène avec sa jeune Malgache, récemment épousée via une agence matrimoniale spécialisée en compagnes fidèles, aimantes et dans la misère noire ; qui, naturellement, est folle de lui… »
Et d’enseignants chez Maryse Condé, dans La vie sans fards (Lattès), où son parcours personnel d’enseignante expatriée la fait participer à une réunion de professeurs organisée au collège de Bellevue, en Guinée : « C’était tous des “expatriés”. On comptait un fort contingent de Français communistes, des réfugiés politiques de l’Afrique subsaharienne ou du Maghreb et deux Malgaches. » Maryse Condé évoque aussi, brièvement un épisode de l’Histoire du Maroc, « l’exil du sultan en Corse, puis à Madagascar ».
Dans Avancer (Gallimard), Marie Pourchet fait bouger la géographie sur une carte de « l’empire colonial » revue et corrigée par un personnage appelé le Petit : « La Corse dépend toujours, il ne faut pas exagérer, mais de beaucoup plus loin, en devenant Madagascar. Certes le trait est imprécis, les distances bizarrement transposées, il y a moins d’angles, et la France en Afrique a des proportions napoléoniennes. »
On trouve un peu de politique encore chez Charly Delwart (City Park, Seuil) qui raconte, sous un autre nom (le Kamcha du Nord), la Corée du Nord depuis que le petit pays au régime autoritaire s’est détaché de son voisin du Sud. A la capitale duquel, Séoul, les Jeux olympiques ont été attribués en 1988, provoquant évidemment le boycott du Nord et de quelques alliés : « boycotter les jeux Olympiques de Sagisan […] n’a eu aucun effet même si par solidarité, Cuba, l’Éthiopie et le Nicaragua n’ont pas fait le voyage. D’autres délégations non plus, Madagascar, l’Albanie, les Seychelles, mais pour des raisons qui restent obscures ».

(Article paru aujourd'hui dans Les Nouvelles.)

9 août 2012

Une minute de narcissisme

Si vous m'y autorisez (on non, d'ailleurs - après tout, ici, c'est chez moi!), je vais me poser ce matin quelques questions existentielles. Qui suis-je, d'où viens-je, où courge, dans quelle étagère? Le Soir répond aimablement à la dernière de ces interrogations: l'étagère est derrière moi et l'article, dessous, en dit un peu plus sur le reste. Il est paru aujourd'hui dans une série de cinquante portraits de Belges d'ailleurs.
Pourquoi pas?

6 août 2012

Pourquoi il ne faut pas acheter ce livre (les raisons d'une colère)

Comme je risque de me déchaîner dans cette note de blog, elle mérite une remarque préliminaire, dans laquelle il n'est pas interdit de voir une précaution - il aurait pu y être question de la paille et de la poutre, vous le comprendrez aisément avec un minimum de culture biblique.
Je n'ai jamais prétendu que la Bibliothèque malgache atteignait la perfection en matière d'édition. Il existe probablement des défauts dans les ouvrages que j'y ai publiés, y compris parmi les rééditions gratuites de la Bibliothèque électronique. En revanche, j'y ai toujours apporté le plus grand soin, et je n'ai jamais compté les heures nécessaires à atteindre un résultat capable de me satisfaire - et je suis assez sévère envers mes travaux. Ce qui me permet d'être aussi sévère, quand il me semble devoir l'être, envers les travaux des autres. Car, oui, sévère, je vais l'être dans un instant.

Où veux-je en venir?
J'y viens.

Très récemment, Gallica a mis en ligne une version numérisée du roman de Charles Renel paru en 1924, La fille de l'Île rouge. La copie est malheureusement assez médiocre, des pages s'y trouvent deux fois et deux pages manquent. Sur les pages absentes, je pourrais maintenant utiliser l'imparfait car, après que j'ai signalé ce défaut aux services de Gallica, je vois maintenant les pages que je n'avais pas trouvées la première fois.
La Bibliothèque malgache a réédité déjà plusieurs ouvrages de Charles Renel. La race inconnue avait même ouvert le catalogue. Je m'étais occupé ensuite de La coutume des ancêtres et du "Décivilisé".  Il me semble intéressant de poursuivre, et j'ai donc mis en route le travail sur La fille de l'Île rouge.


Par hasard, ce roman a aussi été réédité par Dominique Ranaivoson il y a quelques mois, dans la collection "Long-courriers" des Publications de l'Université de Saint-Étienne, gage de sérieux, me dis-je (un peu naïvement) avant de me décider à acquérir l'ouvrage pour multiplier mes sources - et bien que je travaille toujours sur les éditions originales (des copies numérisées d'éditions originales, le plus souvent). Mais il est toujours intéressant d'avoir sous la main un ouvrage de référence, doté d'une postface replaçant le texte dans le contexte de son époque. (L'absence de tout appareil critique est un des gros défauts de la Bibliothèque malgache, dont je suis conscient mais que je n'ai pas les moyens de pallier.)

J'ai donc commencé par lire cette postface, utile et éclairante en effet, mais qui m'a quand même fait sursauter une fois, quand j'ai lu dans une note de bas de page (car, oui, je lis les notes de bas de page) que Majunga (l'orthographe, curieusement, est celle qu'on utilisait à l'époque coloniale, alors qu'il est question de notre époque) est une "ville de la côte Nord-Est".
Un problème de boussole, peut-être? Bon, ce n'est pas très grave, me dis-je, le lecteur aura corrigé de lui-même. Quoique... Si le lecteur est capable de corriger, pourquoi lui fournir cette information (erronée)?

Ensuite, je me suis occupé de regarder le texte de plus près. Comme j'avais déjà à peu près terminé le travail sur les deux premiers chapitres, je suis passé au troisième, "Ancêtres et descendants".
En quelques heures, hier matin, je suis passé de l'interrogation à la surprise, de la surprise à la consternation, de la consternation à la colère.
Je m'explique, point par point, de la page 59 à la page 92 de la réédition (pages 68 à 114 de l'original, références entre parenthèses).

Page 61 (70) et suivantes, Dominique Ranaivoson (DR) fait le choix de corriger Charles Renel (CR). Chaque fois que CR écrit "par delà", DR transcrit "par-delà". Je n'en vois pas la nécessité, la graphie originale étant habituelle à l'époque. Si la modernisation était générale, je comprendrais (encore aurait-il fallu prévenir), mais ce n'est pas le cas.
Page 63 (73), un guillemet fermant a disparu. Mais dans un cas où, généralement, CR n'en met pas. Harmoniser les hésitations d'un écrivain fait partie du travail de réédition, et j'approuve ici ce choix.
En revanche, j'ignore pourquoi, d'autorité, trois lignes plus loin, DR a masculinisé "une loule" alors qu'il s'agissait bien de "un" dans l'édition originale. Et que, circonstance aggravante, dans la même page (74), quand il y en a plusieurs (des loules, donc), il est question de "ils".
Dans la même page encore (74), un tiret de dialogue a sauté. Il y en aura malheureusement d'autres, pages 72 (85), 75 (89), 76 (90), 80 (96). Et, CR n'étant pas toujours très rigoureux, il aurait parfois été nécessaire d'apporter des corrections à sa copie, ce qui n'a pas été fait, page 89 (108) par exemple.
Page 64 (75), DR transcrit "sa frêle personne ou terne individualité" sans le deuxième "sa", présent dans l'original.
Page 67 (79), le nom d'un village, Farantsahane, devient "Faratsahane" pour DR - elle suit, page 70 (82), l'erreur de CR "Faranstsahane", alors qu'il aurait mieux valu harmoniser. En revanche, DR corrige, trois lignes plus bas (retour à la page dont je parlais auparavant), "des tentacules toutes rouges" en "tout rouges". Excès de zèle...
Page 69 (81), les "zig-zags" de CR deviennent des "zigzags". Manque de respect de la graphie d'origine...
Page 72 (86) comme ailleurs - par exemple page 78 (93), DR conserve "ça et là", quand il aurait fallu corriger en "çà et là", ainsi que CR l'écrit d'ailleurs quelquefois. Puisque l'erreur n'est pas constante, le retour à la norme s'impose.
Page 73 (87), DR oublie une virgule, et celle-là, contrairement à d'autres, était bien à sa place. Puis des "générations disparues" chez CR deviennent pour DR des "générations apparues". Là, il ne s'agit plus seulement d'une banale coquille (ce que je pourrais accepter s'il y en avait moins) mais d'un changement de sens singulièrement grave.
Page 75 (90), un "qui" a disparu. Pour quelle raison? Mystère...
Page 76 (90), DR semble ignorer qu'on peut écrire "une couple", comme le fait CR, et corrige à tort en "un couple". Elle transforme aussi un "Il" en "il", je me demande pourquoi.
Page 77 (92), le "petit beurre" de CR devient "petit-beurre" et les "habitants" des "habitats".
Page 78 (93), le cléricalisme d'exportation "scandalise" Claude chez DR, tandis qu'il le "scandalisa" chez CR.
Page 79 (94), "ingénûment" devient "ingénument".
Pages 80 (96) et suivantes, DR transcrit en caractères romains les "Andrianes" que CR donne en italiques. Ce n'est pas indifférent. De la même manière que l'usage, ou non, que fait CR des capitales, notamment pour parler, avec minuscule, d'un "malgache", ce qui ne convient de toute évidence pas à DR qui corrige abusivement pages 81 (98) et 89 (107).

Jusque-là, j'en étais encore à la surprise, teintée il est vrai, à force d'annoter les marges de mon exemplaire "moderne" et "fiable", d'une irritation qui allait croissant.

Puis vint (je vous passe maintenant les détails, corrections abusives, mots absents, coquilles banales, etc.) la page 82 (99), au bas de laquelle il manque trois lignes!!!

Là, je suis consterné. Et presque tout de suite en colère. Page suivante (99) il manque une ligne puis, un peu plus bas (100), quatre lignes qui, en outre, font perdre tout son sens à un paragraphe dans lequel est racontée l'origine de cinq pierres levées, dont il ne reste que quatre (la deuxième a disparu) dans l'édition de DR.

Je passe, je passe, sur des pages dont les marges, dans mon exemplaire, ne sont pourtant pas restées vierges, pour en arriver à la dernière page du chapitre, page 92 (111) dans laquelle, entre la première phrase du dernier paragraphe et la suivante, IL MANQUE DEUX PAGES ET QUELQUES MOTS, l'ensemble ayant été en outre si maladroitement raccommodé que la couture est très visible.

J'en suis là, et je suis furieux d'avoir acheté ce livre mal foutu. Si je peux vous éviter ça, je serai heureux d'avoir rendu service...

12 mars 2012

Les Archives virtuelles de la musique malgache, une autre ressource numérique

August Schmidhofer et Claude Razanajao se sont ému, à juste titre, de l'absence des Archives virtuelles de la musique malgache dans les propos tenus le 25 février à l'IFM (Antananarivo) lors de la table ronde consacrée aux bibliothèques numériques. Ils m'ont envoyé le texte qui suit pour compléter l'information - et poser quelques questions. Je leur donne très volontiers la parole.



Grâce à l’Actualité culturelle malgache, les responsables des «Archives virtuelles de la musique malgache» ont appris la tenue de cette table ronde. Leur emploi du temps ne leur aurait pas permis d’y participer et ils le regrettent un peu. Ils déplorent surtout que l'existence des Archives elles-mêmes n'ait pas été évoquée, sauf plus ample informé, lors de cette importante rencontre. L'heure n'est pas de faire une communication a posteriori mais le bref résumé d'un historique déjà publié http://radama.free.fr/desseins_de_la_semaine/?p=7020.
Les AVMM ont été créées en Autriche. Elles existent depuis 1998. Leur objectif était de numériser toutes les archives conservées dans ce pays et de les rendre accessibles au public via un ordinateur. Cette première phase suit son cours. La collection numérique est conservée aux Archives sonores de l’Académie autrichienne des sciences à Vienne et à l'Université de Vienne. Un double a été déposé à la Bibliothèque nationale à Antananarivo. Cette opération a fait l’objet en 2002 d’une inauguration officielle. La manifestation, au cours de laquelle une plaque commémorative a été dévoilée dans le hall de la BNM, a été largement relayée par la presse http://www.avmm.org/presse.htm.
Deuxième phase: son objectif est de numériser les documents se trouvant pour l’essentiel à Madagascar et ailleurs dans le monde (radios, musées et collectionneurs privés). Sur le plan technique, les documents imprimés sont numérisés en mode image au format pdf. Pour les documents sonores, le logiciel Wavelab est utilisé et les données sont ensuite converties au format mp3. Le projet impliquait la collaboration de différents partenaires : les institutions autrichiennes et l’Unesco, sollicité pour le financement. La généreuse institution a été relayée par la Commission malgache pour l’Unesco qui, initialement, assurait la coordination des opérations à Madagascar. Il semble que l’argent attribué se soit ensuite évaporé, ainsi que l'équipement pour la numérisation à moins que la trace de ce dernier n'ait été retrouvée entretemps? C’est ce que les soussignés auraient aimé apprendre à l’occasion de la table ronde.
Petite consolation et magie du virtuel : une partie des AVMM est accessible sur le Web ; elles sont continuellement alimentées en ligne et pas seulement sur le plan signalétique. Elles sont consultées par des chercheurs du monde entier…
August Schmidhofer et Claude Razanajao

SCHMIDHOFER, August: "Ein Virtuelles Archiv der Musik Madagaskars." In /Um-Feld-Forschung/, ed. by Julia Ahamer & Gerda Lechleitner, 331-336. Wien: Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, 2007. 
SCHMIDHOFER, August: "10 Jahre Virtuelles Archiv der Musik Madagaskars – Ein Erfahrungsbericht." In /Digitale Verfügbarkeit von audiovisuellen Archiven im Internet-Zeitalter/, ed. by Ch. Fennesz-Juhasz, G. Fröschl, R. Hubert, G. Lechleitner and S. Steinlechner, 45-49. Wien etc.: Lit, 2010.

9 mars 2012

Tout à coup, je vois rouge...

Rouge comme l'île rouge, rouge comme la couverture de six titres de livres électroniques pour Kindle que je trouve sur le site d'Amazon: le Voyage à Madagascar, du docteur Catat, Un empereur à Madagascar au XVIIIe siècle, de Prosper Cultru, le Voyage à Madagascar, d'Ida Pfeiffer, A la cour de Madagascar, de Marius Cazeneuve, Les Tanala de l'Ikongo, d'Ardant du Picq, et Au pays malgache, d’Émile Blavet.
Et, oui, je vois rouge. Parce que ces titres appartiennent tous, les liens en témoignent, à la Bibliothèque malgache électronique gratuite, je les y ai réédités en y passant beaucoup de temps, et pour la beauté du geste.
Certes, mes rééditions sont gratuites - je me répète, pardon, c'est parce que je suis un peu énervé. Par conséquent, n'importe qui peut en faire ce qu'il veut. Même s'en emparer pour les vendre. Mais faire du chiffre d'affaires avec des livres qui sont par ailleurs disponibles pour tous, franchement...
Je vais envoyer un mot à l'éditeur (enfin, ceux qui se disent éditeurs, et qui se sont probablement contentés de convertir d'un format vers un autre), sans grand espoir de provoquer une réaction de sa part. Pour le principe, quand même.
Je respire un grand coup, je me calme. Pour vérifier si les textes mis en vente chez Amazon sont bien ceux de la Bibliothèque malgache, une vérification s'imposerait. Il m'est impossible de la faire - les livres pour Kindle ne sont pas vendus à Madagascar, et de toute manière un faudrait que j'ai une carte bleue ou ce genre de chose, dont je ne dispose pas. Il suffirait d'acheter le livre de Catat (du coup, me voici obligé de donner le lien) pour voir si le texte trouve sa source dans l'édition en revue ou dans le volume qui a été publié après. Mon édition, d'après Le tour du monde, se base sur le texte de la revue Le tour du monde et il y manque, par rapport au volume, une préface. Si quelqu'un veut bien se dévouer, j'en serais reconnaissant...

24 février 2012

Madagascar et les bibliothèques numériques

Une table ronde se tient sur le sujet demain matin (10 heures) à l'Institut français de Madagascar (ex-CCAC). J'y participe au nom de la Bibliothèque malgache mais les intervenants seront assez nombreux pour fournir un vaste panorama de ce qu'on peut trouver, de préférence gratuitement, sur Internet à propos de Madagascar. Car il n'y a pas, heureusement, que la Bibliothèque malgache.
Voici donc, avec l'aimable autorisation de l'IFM, des éléments d'information tirés d'un document préparatoire à cette table ronde, où vous trouverez une brève présentation de chaque sujet abordé ainsi que les liens vers les sites.


Animation de la table-ronde : Lova Rafidiarisoa, journaliste à l’Express de Madagascar et spécialiste des nouvelles technologies.

Intervenants :
- Marcelline Rahaingo-Razafimbelo, chef de Département au Centre d’Information et de Documentation Scientifique
- Pierre Maury, journaliste, éditeur et critique littéraire
- Ange Rakotomalala, responsable du Campus Numérique Francophone Océan Indien de l’Agence Universitaire de la Francophonie
- Jean-Marie Andrianiaina, directeur de la Bibliothèque Universitaire d’Antananarivo
- Marie Michèle Razafintsalama, des éditions Jeunes Malgaches
- Christiane Larocca, Responsable de la Médiathèque de l’IFM.

Après une présentation des intervenants et une introduction sur les bibliothèques numériques (Lova Rafidiarisoa puis Christiane Larocca), seront successivement présentées les ressources suivantes:

MADADOC
Présentation : Marcelline Rahaingo-Razafimbelo
Madadoc est une base de données bibliographiques qui rassemble tous les documents, notamment la littérature grise (rapports de mission, d'activités, d'étude, de projet, de stage, de recherche ; articles scientifiques ; actes de colloque, d'atelier et de séminaire ; notes techniques ; thèses et mémoires d'étudiants...), produits par les différents acteurs et opérateurs du développement rural et de l'environnement, à toute époque, et concernant uniquement Madagascar.
Madadoc est une activité financée par la coopération française (projets FSP-GDRN et FSP-FORMA), et initiée par le CIDST. 

FONDS GRANDIDIER
Présentation : Marcelline Rahaingo-Razafimbelo et Jean-Marie Andrianiaina
Ce site a été est créé à l'issue du projet de valorisation de la bibliothèque Fonds Grandidier avec les TICs. Cette bibliothèque est rattachée au Centre d'Information et de Documentation du Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza (PBZT). Les documents qui y sont conservés ont initialement appartenu à la bibliothèque personnelle d'Alfred Grandidier (1836-1921), enrichie par la suite par son fils Guillaume (1873-1957) qui l'a léguée à l'Etat Malgache. Ces documents contiennent des informations sur divers aspects de la vie des Malgaches (culture, organisation sociale, technologie, religion, langue, histoire…), de Madagascar (géographie, hydrologie, climat, ressources naturelles…) avant l'Indépendance et des régions voisines.

BIBLIOTHEQUE MALGACHE
Présentation : Pierre Maury
Créée en octobre 2006, la Bibliothèque malgache s'est d'abord employée à rééditer des textes libres de droits concernant Madagascar sous forme de livres électroniques téléchargeables gratuitement. Elle s'est, depuis, ouverte à la publication d'ouvrages papier, y compris celle de textes contemporains.

BIBLIOTHEQUE DES SAVOIRS EN PARTAGE
Présentation : Ange Rakotomalala
Bibliothèque des savoirs en partage est un portail de diffusion des publications originales éditées ou co-éditées avec l'appui de l'Agence universitaire de la Francophonie (ouvrages, actes de colloques, de journées scientifiques, numéros de revues). Plus de 180 livres numérisés sont actuellement consultables gratuitement en texte intégral au format pdf. La bibliothèque des savoirs en partage comprend différentes collections:
• Manuels
• Savoir plus universités
• Savoirs francophones
• Actualité Prospectives francophones
• Dictionnaires : ouvrages de référence sur la marché éditorial francophone.

PORTAIL DU SAVOIR EN PARTAGE
Présentation : Ange Rakotomalala
Savoirs en partage est le répertoire des ressources scientifiques et pédagogiques de l'AUF. Il permet l'accès unifié vers un ensemble de ressources et documents produits en partenariat avec les universités membres de l'AUF.

FONDS PATRIMONIAUX
Présentation : Jean-Marie Andrianiaina
Portail créé en 2009, regroupant les fonds patrimoniaux de la Bibliothèque et Archives Universitaires d'Antananarivo (Fonds Poirier, Rakotovao, et Georges Raveloson).

CYBERTHESES, MADAREVUES
Présentation : Ange Rakotomalala
Portail réalisé dans le cadre du Programme international d'archivage et de diffusion électronique des thèses, soutenu par le Fonds Francophone des Inforoutes (FFI). On y trouve l'ensemble des thèses et mémoires soutenus devant les six universités publiques de Madagascar et déposés auprès des Bibliothèques Universitaires depuis le 23 mai 2002, sous format pdf ou html.

GALLICA
Présentation : Pierre Maury
Gallica est la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France. En libre accès, elle regroupe des livres numérisés, des cartulaires, des revues, des photos et une collection d'enluminures. On y trouve nombre de documents relatifs à Madagascar.

THE INTERNET ARCHIVE
Présentation : Pierre Maury
L’Internet Archive (IA) est une organisation à but non lucratif consacrée à l’archivage du Web, située dans le Presidio de San Francisco, en Californie. Le projet sert aussi de bibliothèque numérique. Cette archive est constituée de clichés (copie de pages prises à différents moments) d’Internet, de logiciels, de films, de livres et d’enregistrements audio. L’IA rend ses collections disponibles gratuitement aux chercheurs, historiens et universitaires et est officiellement reconnue par l’État de Californie comme une bibliothèque. On y recense plus de 1000 références concernant Madagascar (images, textes, films etc).

Le premier livre jeunesse malgache numérique : Maria Vakansy any Alaotra
Présentation : Marie Michèle Razafintsalama
Une grande première pour le livre jeunesse malgache. Maria Vakansy any Alaotra vient d'être adapté en format numérique pour les ordinateurs XO. Les ordinateurs XO ont été crées pour les enfants dans les pays sous développés pour réduire la fracture numérique entre le Nord et le Sud. 137 XO sont en ce moment dans les mains des enfants à Nosy Komba, une petite île à Nosy Be. 115 autres XO sont implantés dans la région d'Ambatoharanana et de Maroantsetra.