21 novembre 2009

En librairie : le développement durable et une vie abrégée

Deux nouveaux ouvrages en rapport avec Madagascar sont disponibles depuis peu. (En réalité, il y en a un troisième mais, comme je viens de le recevoir, je vais le lire avant de vous le présenter.)


Géraldine Froger, Vincent Geronimi, Philippe Meral et Patrick Schembri ont écrit Diversité des politiques de développement durable. Temporalités et durabilités en conflit à Madagascar, au Mali et au Mexique.
Pourquoi les pays en développement n'adoptent-ils pas le même type de politiques et de projets de développement durable? Quelles sont les contradictions entre l'horizon temporel des bailleurs et des acteurs nationaux ou locaux? Quelles sont les modalités d'appropriation locale des projets et politiques de développement durable? Quelle est l'efficacité des processus participatifs?
Pour répondre à ces questions, cet ouvrage allie études régionales, nationales et globales pour analyser, dans une perspective critique, différentes expériences en matière de politiques de "développement durable". Pour ce faire, il met l'accent sur les politiques, programmes, projets de conservation et de lutte contre la déforestation dans trois pays: Madagascar, Mali et Mexique.
Les coordinateurs scientifiques de cet ouvrage sont membres du comité de direction et/ou du conseil d'administration du GEMDEV (Groupement d'intérêt scientifique pour l'étude de la mondialisation et du développement).


Dominique Torrès, grand reporter à France Télévisions et réalisatrice de documentaires, a créé en 1994 le Comité contre l’esclavage moderne et a consacré quatre films à ce sujet. Jean-Marie Pontaut, rédacteur en chef à L’Express, spécialiste de l’investigation policière et judicaire, est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages. Ensemble, ils se sont penchés sur le cas de Lila. Etre esclave en France et en mourir.
Lila arrive en France à 14 ans pour servir de bonne à tout faire. Elle est corvéable à merci, ni payée ni scolarisée. Quatre ans plus tard, cette jeune fille joyeuse et douce est renvoyée in extremis à Madagascar, son pays natal, pour y mourir quelques jours après. Sa famille constate son extrême maigreur et de nombreuses traces de coups sur son corps.
Cette mort suspecte provoque l’ouverture d’une enquête en France et, en 2005, ses «employeurs» sont mis en examen pour, notamment, «viol et non-assistance à personne en danger».
Depuis, la justice s’est enlisée dans ses lourdeurs et ses lenteurs et a finalement décidé de classer l’affaire. Pis: elle a refusé d’entendre les témoignages essentiels recueillis par les auteurs de ce livre, à Tananarive et dans la banlieue parisienne.
Ce récit s’attache à faire revivre la petite bonne malgache, sa jeunesse, ses rêves, son long calvaire et sa mort tragique.
Le destin de Lila illustre le drame de l’esclavage moderne en France et l’indifférence devant des victimes trop souvent ignorées de tous.
Un témoignage poignant de vérité.

J'ajoute à ce texte de l'éditeur une information donnée hier par l'AFP, au sujet d'un rapport du Comité contre l'esclavage moderne (CCEM). Les personnes exploitées en France sont à 96% des femmes dont le plus grand nombre sont réduites en esclavage dans le domaine de la domesticité. En moyenne, elles sont recrutées à l'âge de 14 ans (mais dès 9 ans parfois) et sont exploitées pendant six ans, pour moitié par des membres de leur famille. Leur pays d'origine est, pour 3% d'entre elles, Madagascar.
Je rappelle que ceci concerne la France et non le Liban...

1 commentaire:

  1. Je ne comprends pas pourquoi on accuse toujours la justice de ne pas faire son travail correctement.
    J'ai une question à poser à Grand reporter et Grand investigateur,
    lors du décès de la jeune fille à Tana un médecin est venu faire le constat du décès, pourquoi sur son certificat médical n'a-t-il pas noté les traces de coups et l'extrême maigreur de Lila ?
    J'ai une autre question, Qui est B. le témoin principal et quel est son passé judiciaire ?

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