4 juillet 2009

Etienne Grosclaude : Un Parisien à Madagascar, en feuilleton et en livre papier

La Bibliothèque malgache électronique a réédité, il y a quelques mois déjà, le récit d'Etienne Grosclaude, Un Parisien à Madagascar. Gratuitement, comme de coutume.
Ce texte poursuit sa nouvelle vie, et à un double titre.
Il sera, dès la semaine prochaine, proposé en feuilleton, du lundi au vendredi, dans la quotidien malgache Les Nouvelles - où Jean-Claude Mouyon, auteur tout à fait contemporain celui-ci de la Bibliothèque malgache, poursuivra la publication de ses chroniques fantaisistes, Le jour où j'ai failli... (Pour lesquelles un livre est en préparation, à moins que cela... faillisse.)
Il est aussi, dès aujourd'hui, disponible en édition papier chez Lulu.com (272 pages, 18,15 € + frais de port).
Étienne Grosclaude (1858-1932) fut en son temps un célèbre humoriste, auteur de nombreux ouvrages et de chroniques parues dans différents journaux et magazines. Jules Lemaître se disait fasciné par son « irrévérence universelle », ses « inventions de fou dialecticien » et l’apparence d’« élégance imbécile » de ses  textes.
Grosclaude touchait à tous les sujets, et décida un jour d’aller en chercher un du côté de  Madagascar. Il raconta sur un mode plaisant les circonstances de son départ dans un texte appartenant à une anthologie de Paul Acker, Humour et humoristes (1899). C’est un autoportrait de l’auteur en situation. Que la Bibliothèque malgache a placé ici en guise d’avant-propos.
Embarqué le 10 août 1896 sur le Yang-Tsé en même temps que Gallieni, Grosclaude passe quelques mois sur la Grande Île d’où il rapporte un récit bien dans sa manière. L’humour y est omniprésent et le voyageur fait exception parmi les voyageurs de son époque en ironisant autant sur lui-même que sur les Malgaches. Sans se départir de l’idéologie dominante, il parvient à faire goûter ses traits d’esprit.
Un Parisien à Madagascar, publié en 1898, possède bien entendu des aspects irritants, en particulier pour le lecteur malgache qui y retrouvera tous les clichés de la colonisation à ses débuts. Mais, outre la valeur littéraire du texte, celui-ci est aussi un précieux documentaire. Il y est notamment question de l’exécution de Rainandriamampandry et de Ratsimamanga – Grosclaude avait assisté, semble-t-il, au procès puisqu’il en fit le compte-rendu dans Le Figaro en octobre 1896.
Tout humoriste qu’il était, l’auteur semble avoir été assez marqué par son voyage pour intégrer à son retour le Comité de Madagascar et aborder ensuite un sujet plus sérieux dans La France, la Russie, l'Allemagne et la guerre au Transvaal : une politique européenne, publié en 1899.
Il faut signaler que la réédition de ce texte n’aurait pas été possible sans l’amicale collaboration de Jean-Marie de la Beaujardière, qui a fourni les pages manquant à l’édition de référence. Rien de ce qui touche à Madagascar ne lui est étranger puisqu’il a créé et met régulièrement à jour un site indispensable : Encyclopédie de Madagascar et dictionnaire malgache.
Pour rappel, il existe sous forme de livre papier 16 autres titres de la Bibliothèque malgache, à commander chez Lulu.com à partir du catalogue.


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