18 avril 2007

La Bibliothèque malgache électronique : 20 titres, 6000 exemplaires et des projets

En six mois d’existence, la Bibliothèque malgache électronique (BME) s’est constitué un catalogue de vingt titres, bientôt vingt-deux : les numéros 21 et 22 de la collection sont prêts et seront disponibles avant la fin du mois sur le site Ebooks libres et gratuits qui accueille l’ensemble de ces livres électroniques.
Les principes posés depuis le début n’ont pas varié : il s’agit de mettre gratuitement à la disposition du public, sous forme de livres électroniques, des textes libres de droit (autrement dit : tombés dans le domaine public) concernant Madagascar. Par la force des choses, et puisque les droits couvrent une période de 70 ans après la mort de l’auteur, les ouvrages répondant à ces critères appartiennent à l’époque coloniale et précoloniale. Ils écrivaient alors des choses qui, aujourd’hui, choquent souvent. Mais il ne faut surtout pas se voiler la face : les points de vue de ces temps heureusement révolus appartiennent, qu’on le veuille ou non, à l’histoire de ce pays. Et les connaître se révèle précieux.
Il semble en tout cas que les lecteurs partagent cet avis puisque plus de 6.000 exemplaires des titres disponibles ont été chargés à ce jour (6.412 exactement à ce moment). Avec un intérêt très marqué pour les récits de voyage : les quatre volumes appartenant à ce genre ont un « tirage » moyen de plus de 600 exemplaires chacun. En tenant compte d’un cas particulier : le récit de Désiré Charnay, Madagascar à vol d’oiseau, jamais édité en volume papier, a fait l’objet d’un engouement sans précédent. Il a bénéficié, il est vrai, de circonstances favorables. D’une part, une exposition de photographies de ce voyageur du 19e siècle se tient à Paris, au musée du quai Branly, depuis le 13 février et jusqu’au 13 mai. D’autre part, une petite polémique a suivi, en février, la première édition de ce texte. A tel point qu’après plus de 1.000 téléchargements, la BME l’a réédité avec les illustrations qui l’accompagnaient lors de sa publication, en 1864, dans Le Tour du Monde.
Signalons que les deux titres les plus récents (numéros 19 et 20) sont également des récits de voyage. Avec eux, la BME entre en concurrence avec le monde de l’édition traditionnelle puisque les livres d’Ida Pfeiffer et d’André Coppalle sont disponibles en librairie. Cette concurrence n’en est cependant pas vraiment une. D’abord parce que les publications électroniques gratuites proposent les textes bruts, sans commentaires, au contraire des éditions papier payantes, annotées par des spécialistes. Ensuite parce que rien ne remplace encore un livre, un vrai, le toucher du papier, le plaisir de tourner les pages comme on veut et d’emporter un volume partout avec soi.
La suite très prochaine des publications de la BME poursuivra le travail entamé, avec notamment un autre récit de voyage, celui de Marius Cazeneuve, A la cour de Madagascar. Ce magicien toulousain a exercé son art devant Ranavalona III et s’est attribué, dans les souvenirs de son séjour, des activités diplomatiques dont le lecteur jugera. Il s’agira, pour la première fois, d’un ouvrage qu’il est impossible de trouver ailleurs que chez des collectionneurs ou dans des ventes de livres anciens (à un prix généralement prohibitif). Jusqu’à présent en effet, les rééditions de la BME se limitaient à des textes dont on trouve des versions « image » sur le site de la Bibliothèque nationale de France ou de Google Books. Il y en aura d’autres, et la BME fait appel aux collectionneurs de livres anciens sur Madagascar afin de permettre la reproduction d’ouvrages leur appartenant.
Par ailleurs, puisque des ouvrages sont désormais achetés afin d'élargir le catalogue, et que le budget disponible n'est pas vraiment extensible, il est maintenant possible de contribuer financièrement à la BME grâce au bouton magique ci-contre: Faire un don. Et comment le dire autrement?

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